(ETX Daily Up) – Le diabète est-il bien connu des Français ? Selon une étude, près d’un Français sur deux s’est fait dépister contre le diabète. Cette maladie qui touche près d’un demi-million de personnes dans le monde souffre encore de sa méconnaissance.
“Pour de nombreux malades, notamment les plus jeunes, le diabète apparaît comme une source de honte et de discriminations”. Un siècle après la découverte de l’insuline, le quotidien des personnes diabétiques s’est significativement amélioré. Ce trouble qui touche près d’un demi-million de personnes à travers le monde reste une maladie taboue comme le souligne l’étude réalisée par l’Ifop pour Sanofi*.
“Le diabète est une maladie moins connue par le grand public”, regrette le professeur Serge Halimi, ancien Chef de Service Endocrinologie du CHU de Grenoble. L’étude montre qu’un Français sur deux (45%) déclare avoir déjà cherché à savoir s’il était touché par le diabète, soit une diminution de 11 points par rapport à 2009.
Il existe deux types de diabète. Le diabète de type 1 (T1) qui touche dès l’enfance, l’adolescence voir les jeunes adultes. Il est “caractérisé par une production insuffisante d’insuline et exige une administration quotidienne de cette dernière”, précise l’Organisation Mondiale de la Santé.
Le diabète de type 2 résulte d’une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme. Il représente la majorité des diabétiques rencontrés dans le monde, selon l’OMS. Cette forme se déclare chez les personnes âgées (entre 40 et 70 ans, sédentaires, avec une surcharge pondérale.
Une source de honte et de stigmatisation
L’étude réalisée sur 5.000 Français, dont près de 800 diabétiques, soulève que cette maladie génétique a été une source de honte pour près d’un diabétique sur trois (30%). “Ces jeunes évoquent qu’ils ont peur d’avoir des problèmes dans leur vie sociale ou encore une recherche d’emploi”, rapporte le professeur Serge Halimi. “Plus de la moitié des jeunes admettant même l’avoir caché à des amis (52 %), collègues (57 %) ou conjoint (52 %)”, souligne l’étude. Compte tenu de ce risque de stigmatisation, un diabétique sur trois (32 %) a déjà préféré ne pas en parler à son entourage amical ou professionnel.
Plus d’un patient sur deux estime que le diabète a entraîné ou dégradé son bien-être physique (57%) et psychologique (50%). De plus, la vie sexuelle est impactée pour 41% des malades. “Il y a ce ressenti difficile à vivre, en France et plus que dans d’autres pays. Ils ressentent cette maladie comme un fardeau physique, social et psychologique”, commente Serge Halimi.
La situation s’est améliorée
“Quand j’ai commencé mes études, le patient diabétique avait un mauvais diagnostic”, se souvient Serge Halimi. Depuis, la situation s’est améliorée. La quasi-totalité des patients traités pour le diabète salue l’efficacité des traitements, aussi bien pour leur état de santé (85%) que pour leur qualité de vie (80%).
“Le grand problème pour un diabétique c’est de savoir où en est son taux de sucre. Car la peur d’un diabétique c’est de faire de l’hypoglycémie, ce qui entraîne la perte de conscience”, explique le spécialiste. “Maintenant, on a des capteurs qui enregistrent en continu le taux de sucre. En scannant, le diabétique peut mesurer en temps réel son taux de sucre. Cette avancée a un impact positif sur la santé, aussi bien chez les diabétiques de type 1 (93%) que de type 2 (84%).
*Enquête Sanofi/ IFOP réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 13 octobre 2021, auprès d’un échantillon de 5.022 personnes, de la population française âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine. Au sein de cet échantillon, l’IFOP a isolé 782 personnes atteintes par le diabète (dont 186 par un diabète de type I et 406 par un diabète de type II).
Louis Tardy