Le ton est grave ce 2 mars au quartier général de l’OMS. L’organisation mondiale de la santé donne une conférence de presse virtuelle, à cheval entre Genève et l’Ukraine pour faire le point sur la situation sanitaire du pays. Si les cernes du Dr Michael Ryan, en charge des situations d’urgence sanitaire à l’OMS, sont aussi visibles, c’est que les nouvelles ne sont pas bonnes: l’acheminement de fournitures médicales est impossible dans certaines régions du pays et plusieurs hôpitaux ont été touchés par des frappes. L’OMS confirme au moins l’une de ces attaques, interdites par le droit international humanitaire.
Pourquoi c’est vertigineux. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, près de huit millions de personnes sont touchées par le conflit — soit à peine moins que la population suisse dans son entier. Quelque 875’000 personnes ont déjà fui l’Ukraine vers les pays voisins depuis le début de l’attaque russe. Sur place, le bilan humain est difficilement chiffrable. Au moins 400 civils ont été blessés ou tués, selon les Nations unies.