(BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT) – Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé, le 23 février à Abidjan, une Stratégie pour des infrastructures sanitaires de qualité en Afrique pour la période 2022-2030, une première dans l’histoire de l’institution.
Cette stratégie a été élaborée en réponse à un appel lancé par les gouverneurs de la Banque pour permettre à l’institution d’ancrer son rôle dans la lutte contre les déficits d’infrastructures sanitaires en Afrique, mis en évidence par la pandémie de Covid-19 en cours.
La stratégie adoptée par le Conseil est axée sur trois catégories d’infrastructures de santé qui tiennent compte de l’avantage comparatif de la Banque africaine de développement, ce qui offre à celle-ci la flexibilité nécessaire pour répondre aux différents besoins des pays africains.
La stratégie s’appuiera sur les systèmes de santé nationaux et portera sur trois thèmes transversaux : l’amélioration de la connectivité à Internet et aux technologies de la communication afin de renforcer les systèmes d’information sur la santé et soutenir l’innovation ; la promotion de la collaboration régionale et l’harmonisation des politiques et des réglementations en matière de santé ; et, un dialogue portant sur les politiques ainsi qu’une assistance technique.
« Nous devons donner espoir aux populations pauvres et vulnérables en faisant en sorte que chaque africaine et chaque africain, quel que soit son niveau de revenu, ait accès à des soins de santé de qualité, ainsi qu’à une assurance maladie et à une protection sociale », a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina.
La stratégie est conforme à l’une des cinq priorités stratégiques du Groupe de la Banque africaine de développement, les « High 5 », à savoir « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». Elle répond également aux cibles de l’Objectif de développement durable 3 des Nations Unies relatif à la bonne santé et au bien-être, ainsi qu’à l’Agenda 2063 de l’Union africaine visant à transformer l’Afrique en puissance internationale. En outre, elle s’inscrit dans le cadre des mesures plus étendues prises par le Groupe de la Banque africaine de développement pour élargir l’accès aux soins de santé sur le continent.
La pandémie de Covid-19 a mis davantage en évidence les lacunes des systèmes nationaux de santé en Afrique, notamment des déficits dans les capacités de dépistage et de traitement. La croissance de la population en Afrique exercera une pression encore plus forte sur les infrastructures. Les établissements de santé sont inégalement répartis, avec des lacunes importantes dans les zones rurales. Seulement la moitié des établissements de soins de santé primaires en Afrique subsaharienne dispose d’un accès à l’eau potable et à un assainissement correct, et un tiers d’entre eux d’une alimentation fiable en électricité.
Dans cette situation, le système de santé de l’Afrique, considérablement sous-financé, a besoin d’investissements de capitaux d’un montant annuel d’environ 26 milliards de dollars américains. Dans le cadre de son programme de santé, le Groupe de la Banque africaine de développement s’est engagé à investir trois milliards de dollars sur dix ans dans l’industrie pharmaceutique africaine. La Banque a également lancé un Mécanisme de réponse rapide contre le Covid-19 doté de plusieurs milliards de dollars pour soutenir les pays africains pendant la pandémie.
« Les trois catégories fondamentales d’infrastructures de santé et les trois thèmes transversaux offrent à la Banque la flexibilité nécessaire pour répondre d’une manière plus efficace et plus durable aux divers besoins des différents pays membres régionaux », a déclaré Beth Dunford, vice-présidente de la Banque pour l’Agriculture et le Développement humain et social, en se félicitant de l’approbation de la stratégie par le Conseil d’administration. « La stratégie en faveur des infrastructures sanitaires de qualité pour l’Afrique définit la manière dont la Banque développera et consolidera son avantage comparatif dans les infrastructures sanitaires et contribuera à améliorer la qualité de vie des populations d’Afrique », a-t-elle ajouté.
La stratégie a reçu un appui massif au cours d’une série de consultations, notamment avec les ministres de la santé des 54 pays membres régionaux de la Banque, les partenaires de développement et les organisations de la société civile.