VU D’ISRAËL (DR). En mars 2020, la France confinée devait affronter une pénurie de masques chirurgicaux et FFP2, en raison de réserves insuffisantes pour répondre à la forte demande. L’ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, présente ses excuses après s’être « trompé » sur les stocks. Olivier Véran avait estimé le 4 mars 2020, soit au tout début de l’épidémie de coronavirus, que les masques étaient « inutiles » en dehors des malades, personnels de santé ou personnes fragiles.
Olivier Véran savait qu’Israël avait été considéré comme un exemple pour le monde entier. Et avait déjà mis en place des solutions efficaces. Doit-il s’excuser de ne pas avoir contacté suffisamment les leaders israéliens, même si son entourage très proche avait d’excellentes relations en Israël?
Olivier Veran, ami d’Israël, avait en main les statistiques israéliennes et surtout les déclarations de Bibi Netanyahou qui parlait sans cesse des efforts israéliens pour lutter contre le COVID-19. Netayahou avait proposé sans cesse, à l’époque, aux leaders mondiaux d’utiliser les données israéliennes pour la lutte contre le COVID-19. L’Autriche en avait largement bénéficié.
A SAVOIR. En 2021, Yuli Edelstein et Olivier Véran, alors ministres de la Santé israélien et français, et Eric Danon, ambassadeur de France en Israël, avaient échangé par visio-conférence. L’appel visait à faire un « point de situation sur les déplacements des personnes et les perspectives de coopération ‘digital health’ et l’innovation dans le domaine de la Santé », avait rapporté l’ambassade française. Ils avaient également échangé « sur la vaccination et ont appelé au renforcement de la coopération France-Israël », avait rapporté l’ambassade d’Israël en France.
Selon le JDD : « Olivier Véran veut faire « montre de transparence à travers le récit des coulisses » de la crise sanitaire, qu’il a vécu au premier plan depuis l’avenue Duquesne. L’ancien ministre de la Santé a accordé mercredi un entretien confession au Parisien pour la promotion de son livre Par-delà les vagues, qui paraît jeudi aux Éditions Robert Laffont. Dans cet ouvrage, qu’il a commencé à écrire le soir du premier confinement en mars 2020, le nouveau porte-parole du gouvernement exprime des regrets et assume des erreurs quant à certaines décisions prises durant les premiers mois de la pandémie due au coronavirus. Les problèmes d’approvisionnement en masques, d’abord des professionnels de santé puis du grand public, en font partie.
« Une partie de l’opinion nous a reproché d’avoir sciemment menti sur les masques , pour cacher la pénurie. Ce n’est pas le cas. La vérité, c’est que, sur les masques, nous nous sommes trompés, ni plus ni moins. Nous, l’Organisation mondiale de la Santé, les autorités sanitaires internationales. De bonne foi, certes, mais nous nous sommes trompés », affirme Olivier Véran auprès du journal, indiquant « présenter ses excuses » à travers son livre. Le ministre délégué du Renouveau démocratique a également avoué « l’absurdité » de certaines mesures imposées, dont il a pris conscience avec « le recul ».
« J’ai touché du doigt le burn-out », explique Olivier Véran.
« Par exemple, quand on rouvre les terrasses de restaurant en exigeant des bacs à fleurs ou des panneaux de plexi pour séparer les tables. Mais je note aussi que certains voisins ayant qualifié notre pays d’Absurdistan nous ont suivis dans la plupart des cas. Ça rend modeste, une gestion de crise… », explique l’ancien ministre de la Santé.
Olivier Véran révèle aussi avoir « touché du doigt le burn-out », étant « sous stress permanent ». Un matin de 2020, à la fin de la première vague et alors qu’il se trouvait dans le parc de l’Élysée, il rapporte avoir eu « des vertiges, de profondes nausées, les jambes qui flagellent ». Depuis le 4 juillet, l’Isérois a quitté le ministère de la Santé pour le laisser entre les mains du médecin urgentiste François Braun. Il est désormais porte-parole du gouvernement ».