Fort de ce constat, le gouvernement français a prévu d’investir dans la numérisation de la santé, tandis que de nombreuses start-up² se ruent sur ce marché. Au-delà des juteuses perspectives économiques, cette évolution augure des changements très concrets dans la façon dont nous nous soignerons demain. Pour mieux le comprendre, voyons à quoi pourrait ressembler le futur, en imaginant le parcours de santé d’Elise en 2040…
La matinée est plutôt fraîche pour la saison, et Élise remonte son col à la sortie du bus pour parcourir les 500 mètres qui la séparent de l’hôpital. Dès son arrivée, elle communique son nom, sa date de naissance et son numéro de sécurité sociale sur une borne interactive à reconnaissance vocale. Celle-ci lui souhaite la bienvenue et lui demande de patienter quelques instants avant son rendez-vous. À l’aide des quelques informations qu’Élise vient de communiquer, le système informatique de l’hôpital est capable en un clin d’œil de retrouver son fichier médical de santé numérique qui, stocké sur un cloud souverain européen, constitue une véritable biographie médicale de la jeune femme depuis sa naissance.
Il rassemble la totalité des informations renseignées par tous les professionnels de santé qu’Élise a consultés, virtuellement ou non, depuis son plus jeune âge. Mais également les données générées par ses appareils connectés, et d’autres qu’elle a renseignées elle-même. On y trouve ainsi, pêle-mêle, ses opérations chirurgicales passées, ses allergies, ses maladies chroniques, le séquençage de son génome, ses paramètres vitaux, ses activités physiques régulières, son régime alimentaire et bien d’autres choses encore.
Le patient a la main sur son dossier et peut choisir d’en partager les données avec les professionnels de santé (comme Élise l’a fait avec l’hôpital), ou encore d’ouvrir l’accès à certaines d’entre elles, de manière anonymisée, afin de faire avancer la recherche médicale. Une composante nécessaire pour apaiser les inquiétudes qui ne manquent pas de s’élever dès lors qu’il s’agit de collecter des données de santé, qui touchent à la sphère la plus intime.