À l’Hôpital privé Geoffroy Saint-Hilaire (Ramsay Santé), située dans le Ve arrondissement de Paris, les femmes enceintes qui ont subi une chirurgie bariatrique peuvent bénéficier d’un suivi spécifique de leur grossesse. Explications.
Le Dr Géraldine Skurnik est endocrinologue. Celle qui a rejoint l’équipe médicale de l’Hôpital privé Geoffroy Saint-Hilaire en novembre 2017 a réalisé son clinicat dans le service de diabétologie de l’Hôpital Hôtel-Dieu à Paris ainsi qu’un postdoctorat à la Harvard Medical School aux États-Unis. Spécialisée, entre autres, dans le suivi des patients après chirurgie bariatrique (ou chirurgie de l’obésité), elle a un intérêt particulier pour la prise en charge spécifique des femmes enceintes ayant eu recours à ce type d’interventions.
Bariatrie et maternité : quels risques ?
« En préambule, il faut savoir que des troubles de l’ovulation sont présents chez 30 à 40 % des femmes obèses. Dans certains cas, la perte de poids peut s’avérer bénéfique. La chirurgie bariatrique étant en plein essor, de plus en plus de femmes jeunes ont eu/ont ou auront recours à cette intervention ; les grossesses chez ces patientes sont donc de plus en plus fréquentes, et elles demandent un suivi particulier », explique le Dr Skurnik.
Deux complications possibles ont été mises en évidence chez les femmes enceintes ayant subi ce type d’interventions. « La première, qui est plutôt rare, réside en un risque de prématurité du bébé. La deuxième, qui est plus souvent constatée, est un poids de naissance plus petit des nourrissons. D’autre part, un antécédent de chirurgie bariatrique peut exposer la femme à des risques de carences vitaminiques. Il est aussi important de bien vérifier leurs apports nutritionnels dans les différents nutriments et d’adapter leurs supplémentations vitaminiques », poursuit l’endocrinologue.
Un suivi de grossesse personnalisé
La grossesse est fortement contre-indiquée au courant de la première année qui suit la chirurgie bariatrique.« Après ces douze mois, et à condition que la stabilité pondérale soit atteinte, je procède à un premier bilan pré-conceptionnel chez les femmes qui souhaitent avoir un enfant. Je vérifie leur statut vitaminique et donc la présence ou l’absence de carences vitaminiques », indique le Dr Skurnik. Cette consultation est également l’occasion de revenir sur les bénéfices de la chirurgie bariatrique, mais aussi sur les risques qu’elle comporte pour les femmes enceintes.
Entre huit et neuf semaines d’aménorrhée, un nouveau bilan est indiqué, puis les patientes bénéficient d’une consultation avec l’endocrinologue tous les mois. « L’obésité est une maladie chronique, c’est-à-dire que l’organisme va se débattre pour reprendre du poids. La grossesse est donc une période charnière. Certaines patientes seront effrayées à l’idée de reprendre du poids, alors que d’autres lâcheront prise avec un gain de poids excessif », affirme la praticienne. Le suivi proposé répond donc à un véritable besoin, d’autant plus que certaines femmes peuvent avoir peur du jugement, admet le Dr Skurnik. « Il peut être rassurant pour ces patientes d’être suivies par une équipe médicale qui connaît l’obésité. À l’Hôpital privé Geoffroy Saint-Hilaire, c’est l’une de nos spécialités. »