Imene Ben Abdallah : «Roche, améliorer de manière optimale la santé des patients en Afrique.» Leave a comment


Interview avec Imene Ben Abdallah – Country Manager Tunisie et Libye à Roche.

Roche est une entreprise connue de tous, mais dans le cadre de ses 125 ans, pouvez-vous nous présenter plus précisément Roche Tunisie et les équipes qui la composent ?

Roche est une entreprise familiale responsable. Depuis 1896, Roche reste fidèle à son engagement de répondre aux besoins médicaux non couverts à travers le monde. En termes d’organisation, Roche Tunisie fait partie de la région Afrique. Ainsi, nos équipes couvrent la Tunisie mais aussi la Libye, tout en participant activement à l’amélioration et l’optimisation de la prise en charge des patients tunisiens, libyens mais aussi africains. Roche est présent en Tunisie depuis plus de 30 ans, avec une équipe de 24 collaborateurs, basés sur place, mais nous avons aussi des collaborateurs à l’international, car nous croyons fondamentalement que l’échange de talent et la collaboration intercontinentale permet d’agrandir notre perspective et d’apporter davantage d’innovation en termes de solutions. Nos équipes travaillent sur différents axes, principalement le parcours des patients tunisiens et libyens, mais aussi sur l’écosystème de santé, avec l’ambition d’améliorer la santé dans sa globalité à travers un dialogue, de la co-création et des partenariats.

En Tunisie, Roche mise énormément sur la thérapeutique, pouvez-vous nous en dire plus ?

Le groupe Roche est axé autour de trois activités, la pharmacie (ou la division Pharma), le diagnostic (ou DIA) et le diabète (Roche Diabètes). Nous représentons la division Pharma en Tunisie et en Libye, notre mission est donc d’apporter principalement des solutions thérapeutiques. Mais aujourd’hui, notre approche de la santé est plus globale et couvre entièrement le parcours du patient. Ainsi, notre vision n’est plus Pharma ou Diagnostic, pour la division diagnostic, mais One Roche. Cela veut dire que nous travaillons à améliorer la santé, en commençant par la sensibilisation, en passant par le diagnostic, le traitement, mais aussi la prise en charge globale que ce soit l’accès aux traitements innovants et l’accompagnement thérapeutique. Désormais, nous ne pouvons parler d’innovations thérapeutiques sans avoir cette double approche. Nous ne pouvons relever seul ce défi du côté thérapeutique. Chez Roche, nous croyons au partenariat interne, mais aussi avec les systèmes de santé afin que nos innovations puissent être accessibles à tous les Tunisiens tout en garantissant la pérennité du système de santé. Ainsi, nous concentrons nos efforts sur une médecine plus personnalisée et nous développons des solutions pour la soutenabilité du système de santé. Toutes nos actions au service de la santé sont guidées par l’éthique et le sens des responsabilités et nous sommes convaincus que c’est en agissant et en co-construisant avec tous les acteurs de santé, que nous réussirons à améliorer la vie des patients.

La devise de Roche est «Chez nous, l’innovation est une tradition», une devise qui reflète l’entreprise familiale qui souffle cette année ses 125 bougies et qui n’a pas pris une ride. Par ailleurs, en quoi concernent vos prochaines innovations ?

L’innovation est une tradition et c’est aussi une façon de vivre et une ambition. En effet, depuis 125 ans, nous, Roche, célébrons la vie ! Roche a longtemps été pionnier dans la prise en charge des cancers que ce soit le cancer du sein, les cancers digestifs ou le cancer du sang. Aujourd’hui, notre ambition est de répondre aux besoins des patients atteints de maladies neuro-dégénératives, telles que la sclérose en plaques, mais aussi les maladies rares telles que l’hémophilie ou l’amyotrophie spinale. Nous nous adaptons aussi aux besoins urgents et avons développé des solutions innovantes de diagnostic et dans le traitement du COVID-19. Mais, nous ne quittons pas l’oncologie pour autant. Effectivement, nous pensons que nous ne pouvons pas parler d’un cancer du sein ou d’un cancer du poumon, mais de “cancers” différents. Il est crucial pour une prise en charge optimale des patients, d’identifier le type précis de cancer et on parle ici de mutations et de surexpressions de gènes et de garantir l’accès aux outils de diagnostic innovants et aussi aux traitements associés. Nous allons donc vers la médecine personnalisée, où chaque traitement est individualisé et répond aux besoins précis du patient. Pour cela, nous avons un pipeline de thérapies ciblées, mais nous avons aussi innové dans notre façon de travailler en renforçant nos partenariats avec les parties prenantes de la santé pour nous assurer que nos avancées thérapeutiques sont adéquates avec les avancées du système de santé. Et nous sommes convaincus que c’est en agissant et en co-construisant avec tous les acteurs de santé, que nous réussirons à améliorer la vie des patients.

Parlons chiffres, qu’en est-il de votre portefeuille ?

Nous pourrions parler chiffres classiquement, mais ce n’est pas notre vision. Notre ambition est de parler des patients et de l’amélioration de leur prise en charge, ce qui est une métrique plus difficile à mesurer, mais aussi plus éthique et plus impactante. En 2021, trois de nos nouvelles avancées thérapeutiques ont été incluses dans le régime de base de la Caisse nationale d’assurance maladie, ce qui représente aujourd’hui un accès à des traitements innovants qui permettra de révolutionner leur prise en charge. Ainsi, en Tunisie, nous estimons à plus d’une centaine de patientes ayant eu accès à notre innovation dans le traitement du cancer du sein et d’une vingtaine de patients dans le traitement de la sclérose en plaques. Nous avons aussi introduit en Tunisie les formulations sous-cutanées dans le traitement des cancers, ce qui est une innovation unique dans un domaine où les traitements sont en intraveineux. Ainsi, le temps de traitement d’un patient passe de 3 à 4h en intraveineuse avec des conditions souvent lourdes versus une quinzaine de minutes en sous cutanée. Cela est un bénéfice non seulement pour le patient mais aussi pour l’hôpital du jour qui est désencombré et donc le système de santé sur sa totalité.

Quel bilan dressez-vous pour l’année 2021 ?

L’année 2021 était une année difficile. La pandémie du COVID-19 nous a tous touchés de près ou de loin et cela a affecté non seulement notre capacité à travailler mais aussi le moral des équipes. Mais néanmoins, cela a aussi apporté beaucoup d’opportunités de partenariats et de changements de mentalité. Effectivement, cette pandémie a remis en question notre façon de travailler, ainsi, nous poussons à une digitalisation tant dans nos pratiques internes qu’à l’externe. Aujourd’hui, nous réfléchissons de plus en plus en digital, en virtuel, que ce soit pour les visites et réunions mais aussi pour les solutions pour les patients, avec la télémédecine, mais aussi plus loin avec l’inclusion de l’intelligence artificielle comme outil de diagnostic et traitement. Cette crise sanitaire a permis de remettre l’individu et le patient au centre des discussions, mais aussi la santé et son importance. Aujourd’hui, plusieurs mesures et discussions entre public et privé se mettent en place pour garantir cette santé et l’accès de tous aux systèmes de soin, à travers une couverture de soin universelle en Tunisie. Enfin, 2021 nous a appris que nous, Tunisiens, Libyens et Africains, sommes résilients et solidaires et qu’ensemble, nous pouvons relever les plus grands des challenges.

Active dans le monde entier, l’entreprise pharmaceutique suisse est présente dans plus de 100 pays, dont la Tunisie et la Libye, quels sont les autres marchés africains que vous comptez conquérir ?

Roche a déjà plus de 70 ans d’expérience en Afrique, nous savons donc l’impact incroyable qu’un meilleur accès à l’innovation médicale peut avoir sur les patients. Nous n’avons pas d’ambition de conquête de marché, mais simplement de continuer à discuter, collaborer et aussi à devenir partenaire en Afrique afin de porter encore plus haut et loin l’accès aux traitements innovants et donc la santé en Afrique. Nous travaillons en Afrique comme en Tunisie avec la vision d’un « One Roche » (complémentarité Pharma, Diagnostic, Diabète) mais aussi One Africa: nous comptons sur la collaboration de nos équipes, mais aussi des écosystèmes et de l’échange entre les pays pour le développement de la santé en Afrique et assurer l’accès à nos innovations à plus de patients en Afrique. Aujourd’hui, plusieurs initiatives telles que l’Agence africaine du médicament vont dans ce sens et nous souhaitons appuyer ces efforts et discuter en tant qu’Une Afrique, avec une ambition et une vision communes : améliorer de manière optimale et pérenne la santé des patients en Afrique.

Par : Leila Ben Mansour

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