Innovation, bien-être, privations matérielles et sociales, et autres nouveaux indicateurs de richesse : comment se positionne La Réunion ? Leave a comment

Que nous disent les nouveaux indicateurs de richesse à La Réunion ? L’Insee (Institut national des statistiques et études économiques) s’est penchée sur la question dans le cadre de sa dernière étude. Ce qu’il en retient :

Cette étude de l’Insee a été réalisée dans le cadre de deux lois : la loi égalité réelle outre-mer, et la loi “Sas” sur les nouveaux indicateurs de richesse. Il s’agit donc de suivre comment les territoires ultramarins se positionnent par rapport à la métropole, en se basant sur plusieurs indicateurs appelés “nouveaux indicateurs de richesse”. Soit, en plus du PIB, des indicateurs des domaines social, économique, et environnemental : participation au marché du travail, innovation, formation, inégalités de revenus, pauvreté monétaire ou au sens des privations matérielles et sociales, satisfaction dans la vie, espérance de vie sans incapacité, émission des gaz à effet de serre, artificialisation des sols. 

Malgré son dynamisme au cours des dernières décennies, le développement économique et social de La Réunion marque encore le pas par rapport à celui de la France métropolitaine.

– La richesse créée par habitant est inférieure de 37 % à celle de la métropole. Le PIB par habitant s’élève à 22 360 euros à La Réunion en 2018. C’est le niveau qui était enregistré en métropole en 1998, soit 20 ans plus tôt. 

– La pauvreté, monétaire ou au sens des privations matérielles et sociales, touche trois fois plus de personnes sur l’île. Quatre Réunionnais sur dix en situation de privation matérielle et sociale : ils sont privés d’au moins cinq éléments parmi treize considérés comme nécessaires à une vie décente : ne pas avoir les moyens de se constituer une épargne, de s’acheter des vêtements neufs ou d’avoir une activité de loisir régulière, etc.

– L’emploi est plus rare : seules 46 % des personnes de 15 à 64 ans ont un emploi, soit 20 points de moins que dans l’Hexagone, ce qui engendre des inégalités de revenus plus élevées qu’au niveau national. Ainsi, en 2018, les revenus perçus par les 20 % des ménages les plus aisés sont 5,4 fois plus élevés que ceux des 20 % les plus modestes.

– En revanche, en ce qui concerne la satisfaction dans la vie ou l’espérance de vie sans incapacité, La Réunion est moins éloignée du niveau national. En ce qui concerne la satisfaction dans la vie, 42% des Réunionnais notent leur bien-être d’au moins 8 sur 10, contre 51% des Français de l’Hexagone (et 33 % en Martinique). Pour l’espérance de vie, en 2018, les Réunionnais comme les Réunionnaises peuvent espérer vivre 62 ans en bonne santé. Les habitants de l’île pouvant disposer de structures de santé assez semblables à celles des régions métropolitaines, leur espérance de vie en bonne santé est proche de la moyenne nationale, bien que légèrement dégradée par la présence de maladies chroniques comme le diabète. 

– Malheureusement, un quart des jeunes sortent du système scolaire sans diplôme qualifiant, et l’effort en recherche et développement est nettement inférieur à la moyenne nationale, alors que les perspectives de développement sur le long terme dépendent de la capacité à innover du territoire. 

– Les émissions de gaz à effet de serre constituent le seul nouvel indicateur de richesse pour lequel La Réunion se situe dans une position plus favorable que la moyenne nationale, et même que l’ensemble des régions de l’Hexagone et des Antilles. En 2018, les émissions de gaz à effet de serre par habitant étaient inférieures de 18 % à celles de l’Hexagone, s’expliquant par le peu d’activités industrielles fortement émettrices, la dépendances aux produits importés, le très peu de chauffage des logements, et le nombre moindre de véhicules motorisés en circulation.

– Néanmoins à La Réunion les sols sont en moyenne deux fois plus artificialisés qu’en métropole : 12 % contre 6 % en 2018. Un phénomène particulièrement élevé sur la bande littorale, à l’exception de la zone volcanique. Sur cette zone, plus de 40 % des sols étaient déjà artificialisés au début des années 2010.

 

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