Innovation dans la santé : un retour gagnant ? Leave a comment

  • lundi 22/11/2021 à 12h22 – Mis à jour à 15h22
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Les invités du Hub Santé de la Provence ont abordé la question des enjeux de l’e-santé

Par Florence Cottin Ce contenu partenaire vous est proposé par le hub-sante, communauté d’entreprises et d’institutions qui contribuent à la création de contenus mettant en avant leurs activités et leurs expertises. « La Provence » les réunit régulièrement pour évoquer des thématiques d’actualité en compagnie d’experts invités. La rédaction n’a pas participé à la création de ce contenu.

Quel est le point commun entre Luna, Diagnoly, Rofim ou encore Volta Medical ? Elles font partie des startups provençales qui émanent de projets développés par des médecins. Applications de prévention ou de suivi des pathologies chroniques, prise de rendez-vous médicaux en ligne, téléconsultations médicales ou dispositifs médicaux combinés à l’intelligence artificielle… Derrière les innovations se cachent des jeunes entreprises qui ont choisi de dédier leur activité à la santé. L’objectif commun : optimiser les échanges entre professionnels de santé et améliorer le parcours de soins ou la prise en charge du patient. Et la crise sanitaire exceptionnelle a fait naître des fonctionnements exceptionnels mais a surtout permis d’accélérer le secteur de l’innovation en e-santé.

Mais que se cache-il derrière ces startups ? Qui sont ces “entrepreneurs-débutants” ou startuppers ? Faut-il croire en leur projet ? Sont-ils fiables ou viables ? Entre rêve et réalité, cinq experts, invités par la Provence, dans le cadre des “Rencontres Santé”, ont dressé l’envers d’un décor où toutes les technologies, disciplines et industries se mélangent pour dessiner la santé de demain.

Le monde des startups est devenu le quotidien du Dr Marc Salomon. Ce cardiologue-réanimateur a eu mille vies professionnelles avant de monter, en 2015, “Anticipation Santé”, société de conseil spécialisée dans le secteur de la e-santé. Celui qui a déjà accompagné une trentaine de jeunes entreprises sous la forme d’une conciergerie, connaît parfaitement cet écosystème et les difficultés rencontrées par ces nouveaux entrepreneurs.

“La fourchette varie de 1 à plusieurs millions d’euros”

“Ceux qui ont réussi, ont souvent monté leur projet à partir d’un problème personnel. Ils avaient ça au fond d’eux,” estime-t-il avant de mettre en garde : “Sans idée, il n’y a rien, mais quand on l’a, tout devient compliqué. Les startuppers ne sont pas assez confrontés à la réalité du terrain. Ils pensent tous devenir milliardaires avant de commencer. Il n’y en a pas beaucoup qui iront jusqu’au bout.” S’il admet que la France possède une énorme créativité, la réussite des projets n’est pas qu’une histoire d’envie. La chance, un leadership et les bonnes rencontres sont aussi les atouts incontournables du succès. Une “fertilisation croisée” selon ses propres mots.

Reste qu’une fois le projet “germé”, il a besoin d’engrais pour pousser. Sauf que les fonds d’investissement peinent à arroser ces entreprises en développement. L’éclaircie viendra-t-elle du gouvernement qui a promis de faire émerger des champions français et de dédier 2 milliards d’euros pour renforcer l’investissement de bpifrance dans le secteur de la santé ?

En attendant, les entreprises innovantes en santé sur la région Sud peuvent s’appuyer entre autres sur le Pole Eurobiomed, qui les accompagne spécifiquement dans leurs démarches. Une problématique que connaît parfaitement, Nicolas Sainte-Foie, chargé de mission à Eurobiomed.

“Le financement va dépendre de l’avancée du projet, de la technologie et de la valeur du marché. Le soutien financier ne sera pas le même pour une startup qui travaille sur la télémédecine d’une autre qui propose un dispositif médical combiné avec une Intelligence Artificielle. La fourchette varie de 1 à plusieurs millions d’euros. À titre d’exemple, sur les projets innovants en e-santé mais avec beaucoup de valeur ajoutée au service rendu pour le patient, les premières étapes de développement de la société se comptent à plusieurs centaines de milliers d’euros.”

 

“On a un besoin de s’adapter à cet univers d’autant qu’il n’y a pas de jurisprudence”

Un parcours sinueux que connaît parfaitement Jean-Philippe Estrade, gynécologue et co-fondateur de la startup Luna qui développe des biomarqueurs numériques pour l’aide au diagnostic et l’accompagnement thérapeutique de l’endométriose et des pathologies du cycle menstruel. “Depuis 5 ans je travaille sur ce projet, mais c’est le concours le plus difficile que j’ai vécu loin de mes années de médecine. Se lancer dans l’e-santé, c’est affronter les difficultés de tous les instants. La santé n’a pas attendu le numérique pour être innovante. Elle l’est depuis Hippocrate mais confronté aux problèmes de mes patientes, j’ai eu le sentiment qu’on pouvait leur apporter une meilleure prise en charge. Une nécessité d’aide.”

Face à cette augmentation du nombre de ces médecins-entrepreneurs ou “doctopreneurs”, l’Ordre des médecins s’est intéressé à l’e-santé. “Le risque majeur pointé c’est l’abandon d’équité de soins au seul bénéfice commercial de sociétés potentielles, alerte Guillaume Gorincour, vice-président du Conseil départemental des Bouches du Rhône de l’Ordre des médecins. La protection des donnés et le secret médical sont aussi deux éléments non négociables.”

Reste la problématique des liens médecins-industriels. Si la relation est encadrée par l’Ordre, il convient que “des conflits ou des liens d’intérêt peuvent survenir. On a un besoin de s’adapter à cet univers d’autant qu’il n’y a pas de jurisprudence. Il est certain qu’on est à l’orée d’une explosion de ce genre de problèmes.”

Le digital, c’est un domaine que comprend parfaitement Raymond Auphan-Reel. Président de Reel IT, il s’est positionné dans l’aide à la transformation digitale. Il a travaillé sur la prise en charge et le parcours de santé et particulièrement auprès des startups qui se lancent. “Comme en médecine, il faut une vie pour comprendre tous les risques qui peuvent survenir. Nous, on les guide pour leur apprendre quelques ficelles. Les pousser à créer un vrai business plan et éviter d’aller vers le piège de la facilité.”

Les startups en chiffres

L’écosystème des jeunes pousses en France, c’est 27000 start-up dont près de 900 sur le territoire métropolitain, près d’un million d’emplois directs ou indirects, 7 milliards d’euros de revenus en 2020 et pour 5 milliards de levées de fonds sur le premier semestre 2021.

Sur la région Provence Alpes Côte d’Azur, les levées des fonds sont passées de 73 millions au premier semestre 2020 à 115 millions au premier semestre 2021.

Selon les chiffres issus du baromètre de la French Tech Aix Marseille:
– Plus de 2/3 des 400 start-up adhérentes à la French Tech Aix-Marseille ont créé des emplois.
– 31% sont fondées ou co-fondées par des femmes (contre 23 % au niveau national).
– la moitié ont déjà levé des fonds, pour un montant moyen de 1,5 million d’euros.
– Parmi les levées de fonds récentes : Volta Medical (23 millions)

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