Innovations en santé : la covid a changé la donne, mais la France a toujours besoin de financements Leave a comment


Deux ans après le début de la pandémie, qu’est-ce qui a changé pour le secteur de la recherche en santé ?

On observe une plus grande visibilité des technologies de la santé. Avant la covid, ce domaine effrayait car il est compliqué. Qui plus est, le développement de nouveaux produits prend du temps. Désormais, on se rend compte qu’il s’agit d’une activité essentielle pour l’Europe, d’avoir la science et d’être capable de transformer ces concepts en produits pour soigner tous les patients. On s’est rendu compte que les biotechs ont sauvé des vies avec les vaccins contre la covid-19, cela s’est fait très rapidement.

Avant la covid, on n’entendait pas les dirigeants politiques dire : « La santé est une priorité ». Alors que maintenant, c’est le cas. Il y a aussi eu le plan de relance de 7 milliards d’euros pour l’innovation en France. Ainsi que la création en Europe de l’organisme Hera (destiné à mieux préparer l’Europe à affronter de futures crises sanitaires, NDLR).

Covid-19 : les dernières infos

Malgré tout, vous estimez qu’il reste beaucoup à faire en France pour encourager l’innovation ?

Il y a des fonds d’investissement qui ont été créés, mais comme on l’a vu dans le cadre de la pandémie, ce n’est pas 20 millions, mais 300, 500 M€ qui sont nécessaires pour développer un produit de santé rapidement et pour qu’il parvienne jusqu’au patient. En France, quelques fonds se sont bien développés avec des montants d’investissement raisonnables. BpiFrance soutient aussi, mais ça n’est pas suffisant pour financer tous les produits qui émergent de la science académique ou du monde des biotechs.

En France, on souffre d’un excès de zèle du principe de précaution

HealthTech for Care a pour principale mission de faire que tous les concepts innovants de la santé puissent arriver au patient : cela passe par des financements, mais aussi par le décloisonnement des parties administrative et réglementaire, qui sont beaucoup plus pesantes en France qu’en Allemagne, en Belgique ou en Espagne. En France, on souffre d’un excès de zèle du principe de précaution.

Il y aura bientôt un vaccin français sur le marché avec la biotech Valneva

Où en est CoVepiT, le vaccin contre la covid développé par Ose Immunotherapeutics, dont vous êtes la vice-présidente ?

Notre essai clinique est toujours en cours. C’est long, nous avons arrêté pour observer les effets (Ose Immunotherapeutics avait suspendu son essai en juillet à cause de réactions lors de l’administration du vaccin, avant de publier en décembre de premiers résultats positifs, NDLR). Or, quand on s’arrête, on perd 6 à 9 mois. Mais il y aura bientôt un vaccin français sur le marché avec la biotech Valneva.

Il faut se souvenir que normalement, un médicament ou un vaccin, c’est 10 à 15 ans de développement. Aux États-Unis, la FDA (les autorités de santé américaines, NDLR) a accepté que les phases 1, 2 et 3 des essais cliniques soient réalisées en même temps. Il fallait 500 M$ et ils les ont mis. En France, personne n’a mis 500 millions. Si Valneva a été un peu plus rapide, c’est que les Britanniques ont investi dans leur vaccin. Le financement reste le nerf de la guerre. En fait, il faut qu’au niveau européen, on choisisse quelques technologies et qu’on mette le paquet.

Source

Leave a Reply

SHOPPING CART

close