Journée mondiale de lutte contre le cancer : à Béziers, l’intelligence artificielle se mêle aux mammographies Leave a comment

Un logiciel épaule les radiologues du centre Rabelais pour détecter les cancers du sein.

Au centre de sénologie du Rabelais, cela fait dix-huit mois qu’un logiciel d’intelligence artificielle (IA) s’invite aux rendez-vous de dépistage du cancer du sein. “Mammoscreen” se présente comme une interface parallèle sur le bureau du radiologue.

Le logiciel, élaboré par la compagnie française Therapixel, propose un second regard sur le résultat d’une mammographie. Le docteur Nicolas Mennesson s’intéresse de près à ces nouvelles technologies.

Un diagnostic plus précoce

Du côté de la patiente, zéro changement. L’examen clinique se déroule de la même manière, sans aucune radiation supplémentaire. L’IA intervient a posteriori de la mammographie.

Mammoscreen reçoit les images et flèche les zones à risque. Il passe au crible les données puis pose un score et une éventuelle alerte à un endroit précis du sein. L’intérêt premier : réduire le risque d’erreur. Ce travail de repérage permet d’orienter le radiologue vers une meilleure interprétation de la mammographie.

“C’est une aide au diagnostic qui permet une détection plus efficace des lésions cancéreuses et une amélioration des performances du radiologue” explique Nicolas Mennesson.

Le radiologue au premier plan

Le radiologue “consulte” le logiciel. Il reste décisionnaire du parcours médical d’une patiente et peut s’opposer aux conclusions de Mammoscreen. “C’est un peu comme un interne imaginaire qui a des connaissances en médecine et dit : qu’est-ce que tu penses de ça, de ça et de ci ?”, schématise Nicolas Mennesson.

Plutôt que d’évoquer une rivalité, le radiologue y voit une opportunité. “L’IA permet de se concentrer, de gommer les temps répétitifs, d’être plus focus sur l’expertise médicale”, explique-t-il.

Un travail en collaboration

Le projet de Therapixel : déployer l’IA dans le domaine de l’imagerie médicale. Malgré des premières réticences, l’imagerie médicale du Biterrois (IMB) intègre le partenariat de recherche clinique en 2019. D’une part, une entreprise qui cherche à développer sa banque de données pour fournir un algorithme fiable.

De l’autre, un centre de radiologie tourné vers l’IA qui dispose de ces données… anonymisées. Pour Nicolas Mennesson, les frontières restent claires, “il n’est pas question de compétition ou de remplacement mais de collaboration”.

Médecine et IA : nouveau duo gagnant ?

Therapixel se cantonne à la radiologie du sein. Nicolas Mennesson avance une raison simple, “l’IA est extrêmement puissante sur des choses standardisées”.

En bref, si elle se développe plus lentement ailleurs c’est parce que volume de patient n’est pas assez conséquent. “Pour le cancer du pancréas par exemple, les images sont rares et polymorphes”, explique-t-il.

Cependant, l’IA apprend très vite. Des discussions sont en cours afin de développer ces technologies pour la radiographie thoracique et ostéo-articulaire.

Le “deep learning”, quésaco ?

“Mammoscreen” s’appuie sur une technologie d’intelligence artificielle : l’apprentissage profond, dit “deep learning”. Elle fonctionne par réseaux neuronaux.

Souvent utilisée pour le développement des voitures autonomes, elle est particulièrement performante dans la reconnaissance d’images. Grâce à un stock important de données, les algorithmes parviennent à reconnaître les lésions suspectes et à traduire les pixels.

Un peu comme un enfant, à force de voir, il comprend automatiquement. Pour la conception de Mammoscreen, deux millions de mammographies anonymisées et annotées par des médecins ont été mobilisées, soit huit millions d’images.

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