Les femmes souffrant d’un cancer du sein suivent des traitements susceptibles de leur causer des douleurs. Au sein de l’Hôpital privé Geoffroy Saint-Hilaire (Ramsay Santé), située à Paris (Ve arrondissement), les médecins ont pour objectif de gérer au mieux ces maux chroniques avec des traitements adaptés au cas par cas. Explications avec le Dr Merniz, anesthésiste et médecin de la douleur.
Nabila Merniz est une anesthésiste spécialisée dans la prise en charge de la douleur. Elle veille à réduire les maux chroniques de ses patientes en leur proposant des traitements médicamenteux, associés à des thérapies non-médicamenteuses dites « biophysiques » telles que l’auriculothérapie (très puissante pour la stimulation du nerf vague) ou l’électrostimulation percutanée.
Quelles sont les causes des douleurs chroniques en cas de cancer du sein ?
Les douleurs chroniques liées au cancer du sein sont liées à la chirurgie, aux séquelles des traitements du cancer (radiothérapie, hormonothérapie, chimiothérapie) et à la maladie elle-même. Elles sont complexes (nociceptives, neuropathiques ou musculaires) et associent plusieurs mécanismes à la fois. Leur intensité peut varier en fonction de différents facteurs (avancement de la maladie, traitement…). « On dit que la douleur est multidimensionnelle (socio-économique, professionnelle, culture, religieuse ou émotionnelle). Elle dépend surtout de la signature neurologique de la patiente. Elle peut se caractériser par des fourmillements, des picotements ou une sensibilité au froid » explique le Dr Merniz.
Même légère, une douleur peut devenir handicapante et aggraver d’autres symptômes du cancer, tels que la fatigue. « Les patientes qui ressentent des douleurs postopératoires anormales au-delà d’un mois doivent en parler immédiatement avec un professionnel de santé. Elles deviennent chroniques lorsqu’elles se font ressentir au-delà de trois mois » précise l’experte.
La prise en charge des douleurs liées au cancer du sein
Le stress chirurgical peut également causer une douleur émotionnelle ou de l’anxiété (consciente ou inconsciente) chez la patiente. « Savoir l’anticiper, la comprendre et la maîtriser par des moyens simples (comme l’hypnose, l’auriculothérapie et un suivi psychologique) est très important et permet de diminuer de 40 % le risque de développer une douleur chronique » déclare l’anesthésiste. « Des traitements de prévention peuvent donc être administrés avant une opération » poursuit-elle.
En peropératoire, une anesthésie locorégionale est associée à l’anesthésie générale. « Elle permet d’endormir les nerfs de la glande mammaire jusqu’à 12 heures après le réveil de la patiente », conclut l’experte en gestion de la douleur.