Premier enseignement, les vaccins contre la COVID-19 sont toujours source d’angoisses et d’incompréhensions malgré les efforts inédits de pédagogie des autorités publiques et la croissance récente du taux de vaccination.
52 % de l’échantillon croit à au moins une théorie pouvant être qualifiée de « complotiste » sur les vaccins contre la COVID-19.
40 % estiment ne pas avoir assez d’informations fiables pour se faire une opinion sur les vaccins contre la COVID-19.
54 % seulement des participants estiment que les vaccins contre la COVID-19 sont sûrs et efficaces.
Cette étude démontre également qu’au-delà des vaccins contre la COVID-19, ce sont bien les innovations thérapeutiques en général qui font l’objet d’un phénomène de rejet d’une large partie de la population.
33 % de l’échantillon se déclare sceptique en général envers tout nouveau traitement pharmaceutique.
31 % estiment que les médecines alternatives telles que l’homéopathie sont souvent plus efficaces que les traitements.
Pour explorer ce phénomène de rejet, l’étude prend un exemple concret : la thérapie génique, archétype de l’innovation thérapeutique qui a récemment connu un gain de visibilité important lié au développement des vaccins à « ARN messager », certaines théories en déduisant que ces vaccins représentaient en réalité des « thérapies géniques cachées ».
Les résultats obtenus confirment ainsi que les thérapies géniques sont aujourd’hui sources d’angoisses pour la population française.
36 % des participants craignent que les enfants des patients développent des mutations génétiques à cause de ces thérapies.
52 % des participants refuseraient de recevoir une thérapie génique si elle leur était recommandée.
34 % des participants chercheraient à convaincre les membres de leurs familles ou des amis de ne pas recevoir une thérapie génique.
Qu’est-ce que la thérapie génique ? Ciblant notamment des maladies génétiques rares, les thérapies géniques consistent, d’après l’INSERM, à « introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie. À l’origine, cette approche a été conçue pour suppléer un gène défectueux en cas de maladie monogénique (c’est-à-dire qu’un seul gène est défectueux). Mais au cours des deux dernières décennies, l’évolution rapide des connaissances et des technologies a permis de démultiplier les stratégies possibles et d’élargir leur utilisation à de très nombreuses indications ».
« Au-delà des enjeux de confiance qui affectent tous les traitements innovants, il est certain que les thérapies géniques représentent un sujet complexe et peu tangible pour la majeure partie de la population, ce qui facilite d’autant plus une certaine défiance, précise Alexandre Marie Saint Germain, Directeur de la practice santé d’APCO Worldwide Paris. À cela s’ajoute une part de fantasme autour d’une technologie souvent interprétée comme sans limite et sans contrôle possible dans sa capacité à changer le corps humain ».