Le Maroc a été élu, mercredi à Nairobi, à la présidence du Conseil africain de la recherche scientifique et de l’innovation (CARSI), relevant de l’Union africaine.
Les participants au 4ème congrès du CARSI, qui se tient dans la capitale kényane du 22 au 25 novembre, ont élu à la majorité le Maroc, en la personne du Chancelier de l’Académie Hassan Il des sciences et techniques, M. Mostapha Bousmina, en tant que président dudit Conseil pour un mandat de trois ans.
Également Président de l’Université Euromed de Fès, M. Bousmina a pris part au Congrès par visioconférence.
Organisé en mode hybride (présentiel et distanciel) par le CARSI et la Commission scientifique, technique et de recherche de l’UA, le congrès auquel prennent part les représentants de différentes Académies de sciences de pays africains est tenu sous le thème “Investissement stratégique et utilisation des sciences, technologies et innovation (STI) pour l’émergence économique de l’Afrique”.
L’événement a été marqué par la sélection, comme projet phare, d’un projet scientifique proposé par la délégation marocaine sur le lien entre l’intelligence artificielle, la sécurité alimentaire et l’agriculture en Afrique.
Le projet a été choisi à l’unanimité, parmi de nombreux autres projets proposés, en raison de son aspect pratique, dont l’impact sera directement et rapidement ressenti par les pays africains.
L’Initiatrice du projet, la chercheuse Maha Gmira, professeure d’intelligence artificielle à l’Université Euromed de Fès, a souligné que la sécurité alimentaire et l’agriculture sont deux enjeux fondamentaux en Afrique, expliquant que le digitale et l’intelligence artificielle sont à même de développer et optimiser ces deux secteurs, qui figurent à la tête des priorités de l’UA.
Le programme va être mené par le Maroc avec l’aide du Rwanda, de l’Egypte et du Botswana, a fait savoir Mme Maha Gmira, qui est également titulaire de la Chaire “Femmes en sciences : Intelligence artificielle et futur”, relevant que l’objectif est de développer un système intelligent qui sera utilisé en Agriculture, et qui indiquera à l’agriculteur de manière exacte les quantités à utiliser en matière d’eau, de fertilisants et de tout autre élément nécessaire à l’activité.
Le projet permettra l’optimisation des ressources disponibles et l’agriculteur n’aura pas besoin de connaissances spécifiques car l’algorithme va opérer de manière indépendante, a-t-elle expliqué, notant que l’objectif de ce projet phare, in fine, est d’atteindre une souveraineté technologique pour l’Afrique, surtout que la pandémie a montré l’impératif d’être souverain en matière de certaines technologies.
“Il s’agit de permettre à l’Afrique de mettre sur pied sa propre technologie pour ne plus être dépendante des technologies des autres”, a soutenu la professeure.
Les scientifiques participants à cet événement ont abordé des thématiques telles que l’Accord de libre-échange continental et les STI, la transition de l’Afrique d’une économie fondée sur les produits de base à une économie fondée sur la connaissance, l’environnement économique en Afrique, ainsi que les défis et perspectives de l’enseignement des STI.
Le Conseil a pour objectif de promouvoir la recherche scientifique et l’innovation en vue de relever les défis de développement socio-économique en l’Afrique.
Il promeut l’excellence en matière de recherche scientifique et d’innovation en Afrique, afin accélérer le programme de développement du continent, établit et maintient les politiques de recherche et d’innovation au niveau continental et mobilise les ressources pour appuyer les programmes et activités de recherche, conformément à la politique de l’UA dans ce domaine.
Il plaide également pour l’échange de connaissances et l’acquisition de la technologie et établit un lien entre la communauté scientifique et les secteurs productifs.