DSIH, MERCREDI 10 NOVEMBRE 2021 Soyez le premier à réagir
L’hôpital de demain pourrait intégrer dans son infrastructure même des outils de collecte et production de données, afin d’offrir des soins et un confort centrés sur le patient et viser une plus haute qualité d’exploitation. Cette évolution pose la question de la gouvernance de ces données.
Après l’électricité, l’eau et éventuellement le gaz, un nouveau fluide va prendre une place importante dans la conception des bâtiments de demain : le numérique. « Les nouveaux chantiers ne seront plus des projets de béton, ils intégreront une interaction qui amènera au soin augmenté », a prédit Frédéric André, DSI du CH de Valenciennes, mercredi lors du salon SANTEXPO.
A l’occasion d’une agora organisé par la Smart Building Alliance, une association ayant pour vocation d’accompagner tous les acteurs du bâtiment et de la ville dans leur transition numérique, il a énoncé les futures capacités de ces hôpitaux intelligents : géolocalisation de patients ou de matériel, bâtiments qui suivent le rythme du patient, qui détectent les chutes ou les pertes d’équilibre avant la chute, lits connectés qui mesurent les données du patient…. « Les bâtiments intelligents commencent à prendre leur place et ces termes émergent clairement dans les nouveaux appels d’offre », a-t-il observé.
Il convient, dans ce contexte, de réfléchir à la gouvernance des données. S’agira-t-il de données de santé ? « Tout dépend de l’usage, puisque la donnée pourra être utilisée de manière anonyme ou nominative », répond le DSI. Une chute de patient pourra être notifiée par les capteurs de manière anonyme (exemple : « patient au sol dans l’aile 3B du bâtiment A ») ou plus précise (« Monsieur X, déjà opéré de la hanche, a chuté dans l’aile 3B du bâtiment A »). « Si la donnée renseigne sur l’état de santé du patient, elle sera considérée comme une donnée de santé », a confirmé Omar Yahia, avocat en droit de la santé.
Cet échange prospectif concluait une agora consacrée à la gouvernance des données de santé. « Elle doit s’opérer avec trois axes : la gouvernance stratégique, mais aussi la gouvernance opérationnelle et éthique », a expliqué Frédéric André. Il a jugé aussi primordial d’y associer les cliniciens, car « l’utilisation de la donnée doit se faire par l’usage ». Le DSI et Omar Yahia ont notamment présenté les différentes possibilités des entrepôts de données, en termes de digitalisation du parcours patient, d’optimisation de la gestion de l’établissement (flux vers les spécialités, codage PMSI, analyse de prescriptions…) de renforcement du lien ville-hôpital, mais aussi de recherche scientifique.
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