(ETX Daily Up) – Un quart des Français n’est pas convaincu par la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), révèle un sondage OpinionWay pour la Ligue contre le cancer. Pourtant, en France, 2.900 décès sont enregistrés chaque année du fait de cancers liés à l’infection sexuellement transmissible (IST).
Environ 6.300 cas de cancers liés aux papillomavirus humains (HPV) sont diagnostiqués chaque année en France, provoquant près de 3.000 décès. Pour limiter les risques, il existe un geste simple : la vaccination. Selon un sondage OpinionWay* pour la Ligue contre le cancer, un quart des Français (24%) ne sont pas convaincus par la vaccination des filles contre les papillomavirus. Pour les garçons, ce pourcentage s’élève à 30%.
Un manque d’information chez les parents
Un parent sur deux (51%) se déclare mal informé quant aux risques liés aux papillomavirus. Chez les parents d’enfant de moins de 10 ans, ce pourcentage grimpe à 58%. Cependant, la grande majorité (81%) des parents d’enfants entre 11 ans et 19 ans, donc en âge de se faire vacciner, se disent prêts à vacciner leur bambin si leur médecin généraliste leur recommande.
Certains parents sont méfiants quant à vacciner leur enfant. Pour 43% des parents, ce vaccin manque de preuves quant à son efficacité. 41% estiment que l’on “manque de recul sur les effets à long terme”. Le manque d’information sur le vaccin et la peur des effets secondaires tels que les allergies ou l’infertilité rebute 36% des parents.
Au total, 28% des répondants se disent opposé à la vaccination contre les HPV. Parmi ce panel, 46% estiment que l’on manque de recul. 41% craignent les effets secondaires et pour 39% d’entre eux, il n’y a pas de preuve de son efficacité. Un sentiment exacerbé par la pandémie, “44% déclarent que leur niveau de confiance en la vaccination a baissé depuis la crise de la Covid-19 ; ils sont 54% parmi les parents”, précise la Ligue contre le cancer dans un communiqué.
“Ces résultats sont alarmants : ils démontrent les incompréhensions existantes sur les infections à HPV et les vaccins. (…) Nous devons redoubler d’efforts pour préserver la santé des publics concernés, notamment dans le contexte sanitaire actuel qui exacerbe la défiance envers les vaccinations”, alerte dans un communiqué Daniel Nizri, président bénévole de la Ligue contre le cancer.
“La proportion de garçons vaccinés contre les HPV reste insignifiante”
“Environ 80% des femmes et des hommes seront exposés à ces virus au cours de leur vie”, alerte la Ligue dans un communiqué. En Suède, chez les jeunes filles vaccinées avant 17 ans, les lésions précancéreuses sont réduites de 75% ; en Australie, depuis 2005, le vaccin est administré aux garçons et aux filles. Résultat ? “La proportion de personnes infectées par les HPV est passée de 23% à 1,5% en 10 ans”, précise la Ligue.
En France, la couverture vaccinale est toujours en deçà de l’objectif du plan cancer de 2014-2019. 41% des jeunes de 15 ans ont reçu une dose en 2020, contre 35% en 2019. Seuls 33% des adolescents ont le schéma complet à 16 ans. “La proportion de garçons vaccinés contre les HPV reste insignifiante”, alerte la Ligue.
*Sondage réalisé les 6 et 7 avril 2022 auprès d’un échantillon, constitué selon la méthode des quotas, de 1 048 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Louis Tardy