A l’issue des Universités de l’économie de demain, organisées le 10 mars dernier à la Friche de la Belle de mai à Marseille (3e), le Mouvement Impact France, présidé par la fondatrice de Lita.co, Eva Sadoun, dégage cinq propositions pour aider les entreprises à opérer leur transition écologique. Des propositions détaillées au cours d’un débat de clôture avec plusieurs invités (Eva Sadoun, l’entrepreneuse Julie Davico-Pahin, l’ex-ministre Corinne Lepage et le président de l’Upe13 Philippe Korcia). Elles sont reprises dans un manifeste (voir document source ci-dessous). En voici les grands axes, qui prônent un modèle vertueux sur les plans environnemental et social.
Une fiscalité plus avantageuse pour les entreprises respectueuses de l’environnement
Parmi les propositions, celle d’une fiscalité plus avantageuse pour les entreprises qui adoptent une approche plus écologique. « Il faut que la fiscalité soit indexée à la création d’emploi au niveau local, par exemple, ou encore à la baisse des émissions polluantes », illustre Eva Sadoun. Elle plaide également pour que « les 200 milliards d’euros de marchés publics » soit réorientés vers des entreprises locales. « Les plans de relance et l’argent public doivent être réorientés vers des entreprises qui respectent leurs missions, plutôt que des innovations de rupture trop émettrices », conclut-elle.
Le Mouvement Impact France, animé dans la région par Nicolas Ponson (Redman) plaide en ce sens pour l’instauration d’un index social et écologique qui serait un référentiel de base composé de trente objectifs, sur lesquels les pouvoirs publics pourraient s’appuyer pour réorienter leurs aides. Le mouvement évoque également la baisse de la TVA pour les produits jugés éco responsables.
Encourager l’innovation écologique
Hormis les aides et la fiscalité, le mouvement Impact propose d’inciter davantage à l’innovation écologique avec la création d’un crédit d’impôt recherche et innovation sociale et écologique, mais aussi un dispositif de soutien aux jeunes entreprises innovantes, notamment par un allègement des cotisations sociales patronales.
Impact France soutient à ce titre le modèle de l’entreprise « à mission » qui cherche au delà de la simple rentabilité à apporter une contribution positive de la société. Mais « c’est en fixant l’ambition collective que l’Etat pourra permettre un engagement plus puissant des entreprises, déclare le Manifeste pour l’économie de demain, car c’est bien au pouvoir politique qu’il appartient de déterminer le cap de la transition écologique et sociale, auquel doit participer le monde économique ».
Philippe Korcia et Eva Sadoun lors du débat de clôture des universités de l’économie de demain à la Friche (crédit : capture d’écran)
« Les entreprises ne peuvent pas tout » : l’avertissement de Philippe Korcia
Globalement en accord avec la nécessité d’une transition écologique des entreprises, le patron de l’Upe 13 tempère néanmoins la responsabilité des entreprises dans l’écologie : « Il faudra y aller par palier, on ne peut pas aller à la vitesse d’un TGV, au risque de laisser des entreprises sur le bas-côté de la route, surtout au lendemain de la crise sanitaire. Qui plus est, l’entreprise ne peut pas tout, les utilisateurs doivent eux aussi modifier leurs comportements », nuance ainsi Philippe Korcia.
« L’écologie n’est pas un caprice de bobo. Si l’on attend trop, le coût pourrait être supérieur de 20 à 30% par rapport à une transition à court terme », embraye Eva Sadoun. « Il est avant tout question d’accompagner les petites entreprises, de les aider, car nous avons conscience qu’elles n’ont pas les moyens de faire cette transition seules », conclut la fondatrice de Lita.co.
« Il y a actuellement des milliards d’euros qui sont débloqués au niveau communautaires pour financer la transition écologique : 1750 milliards d’euros y sont consacrés. Le but du jeu n’est pas que ces sommes aillent aux grands groupes, mais qu’elles bénéficient prioritairement aux petites entreprises. Ce n’est pas l’argent qui manque, c’est l’accompagnement, notamment pour monter les dossiers pour obtenir ces aides », tranche pour sa part l’ex-ministre de l’environnement et ancienne députée européenne Corinne Lepage.
Document source : Les cinq propositions d’Impact France
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