(ETX Daily Up) – Aux Etats-Unis, les puff, ces cigarettes électroniques jetables, rencontrent un véritable succès, particulièrement auprès des très jeunes. Ces produits sont surveillés de près par les autorités, qui n’hésitent pas à porter plainte régulièrement contre les fabricants de ces cigarettes au look attrayant marketées pour un public mineur. Pour éviter les procès, les industriels acceptent des arrangements financiers de plusieurs dizaines millions de dollars et continuent de vendre leurs puff.
Le 13 avril dernier, l’entreprise Juul Labs a accepté de payer 22,5 millions de dollars à l’état de Washington, suite à une plainte déposée en 2020 par le procureur général Bob Ferguson. Ce dernier accuse le fabricant de puff de cibler les jeunes, voire les mineurs, dans leurs campagnes de marketing ainsi que de minimiser le caractère addictif de leurs produits et leurs effets sur la santé.
“La société a alimenté une augmentation stupéfiante du vapotage chez les adolescents. Juul a inversé des décennies de progrès dans la lutte contre la dépendance à la nicotine”, regrette le procureur général.
Si l’entreprise américaine n’a pas reconnu de faute, elle a toutefois accepté de payer la somme de 22,5 millions de dollars ainsi que de réduire ses campagnes de publicité à destination des jeunes, notamment sur les réseaux sociaux. Juul s’est également engagé à ce que les vendeurs de Puff vérifient l’âge de leurs clients.
“Les termes de cet accord sont conformes à nos pratiques commerciales actuelles et aux accords précédents pour aider à lutter contre le tabagisme chez les mineurs tout en offrant aux fumeurs adultes un accès à nos produits comme un moyen de se sevrer des cigarettes traditionnelles”, précise un porte-parole de l’entreprise.
La lutte contre les puff s’organise
Le marché de ces cigarettes électroniques à usage unique se développe chez les adolescents, spécifiquement via les publicités sur les réseaux sociaux. Ces puff, comprendre “bouffée” en anglais, sont particulièrement attrayant pour les jeunes grâce aux saveurs sucrées et originales proposées et leur packaging ultra coloré.
Mais ces cigarettes sont néfastes pour la santé et peuvent entrainer des addictions. En effet, contrairement à ce qui a été inscrit sur les emballages des puffs de l’entreprise Juul Labs, jusqu’en 2018, les “puffs” contiennent généralement un fort taux de nicotine, jusqu’à cinq fois plus élevé que d’autres produits comparables.
Pour tenter d’endiguer les puff, les États américains n’hésitent pas à attaquer les entreprises. Juul Labs a déjà accepté de payer 14,5 millions de dollars à l’état d’Arizona, 40 millions à la Caroline du Nord et 10 millions à la Louisiane. Des procédures sont en cours dans onze autres États ainsi qu’avec le district de Columbus, sans compter près de 3.000 plaignants privés.
En France, la vente de puff aux mineurs est interdite. De plus, “un signalement a été adressé au Parquet par le ministère des Solidarités et de la Santé en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale”, précise l’organisme gouvernemental dans un communiqué.
Louis Tardy