La douleur neuropathique, caractérisée par une lésion du système nerveux, est souvent difficile à prendre en charge. À la Clinique Lille Sud (Ramsay Santé), un nouveau traitement est proposé aux patients qui présentent une douleur neuropathique périphérique localisée : le patch de capsaïcine.
Cédric Roué est médecin anesthésiste réanimateur, spécialisé dans l’évaluation et le traitement de la douleur chronique. En mai dernier, il a procédé aux premières poses de patchs de Qutenza®. Il revient sur ce traitement à base de capsaïcine, le principe actif du piment.
Un traitement alternatif de seconde intention
Les patients qui présentent des douleurs neuropathiques ont souvent de la difficulté à décrire les sensations qu’ils éprouvent. Picotements, démangeaisons, sensation de brûlure… les symptômes peuvent être nombreux et désagréables. Ils peuvent survenir suite à une intervention chirurgicale, suite à un traumatisme, à un zona, ou encore après une chimiothérapie. « Parce que la douleur chronique peut avoir de réelles répercussions sur la qualité de vie des patients, il est important de la prendre en compte et de la traiter. Le principe de ce patch est d’endormir les récepteurs de la douleur au niveau de la peau pour soulager le patient grâce à la libération de la capsaïcine », explique le Dr Roué.
Lorsqu’une douleur neuropathique a été diagnostiquée chez un patient et qu’elle ne peut être soulagée ni par des antalgiques ni par des antiépileptiques ou des antidépresseurs (prescrits en première intention), et qu’aucune technique de physiothérapie n’est efficace, la pose d’un patch sur la zone douloureuse peut alors être envisagée.
Une pose sous étroite surveillance médicale
Pour bénéficier de ce traitement, une consultation en amont est nécessaire. « J’explique les risques et les bénéfices du patch au patient. Puisque qu’il est à base de capsaïcine, le principe actif du piment, une sensation de brûlure peut se faire ressentir les 48 premières heures après la pose, c’est pourquoi les patients repartent avec une poche glacée à poser sur la zone traitée », précise le médecin de la douleur.
La pose se fait en hôpital de jour, sous la responsabilité d’un professionnel de santé formé à la technique. « Je procède à la zone de marquage qui couvre la zone douloureuse et à la découpe du patch. Une infirmière formée effectue ensuite la pose. Durant toute sa mise en place, le patient est étroitement surveillé (tension, saturation en oxygène…) », explique le Dr Roué. Le patch est laissé de 30 à 60 minutes avant d’être retiré. Dix jours plus tard, le patient doit être revu par l’anesthésiste pour une évaluation du traitement et pour éventuellement programmer une deuxième pose, deux à trois mois plus tard, si le traitement s’avère efficace. « Sur environ 350 patients en suivi douloureux, environ 10 % sont éligibles à ce type de technique », ajoute le médecin. Une véritable alternative pour les patients qui étaient à court d’options.