Une mâchoire reconstruite avec un dispositif imprimé en laboratoire : Santé Canada dit oui Leave a comment

Après quatre ans de travail, c’est un aboutissement pour Gaston Bernier, dentiste en oncologie et chercheur clinicien au CHUCentre hospitalier universitaire de Québec. On est très fier. Selon Santé Canada, c’est la première fois qu’une entreprise canadienne, qu’un consortium de recherche, va homologuer un produit chirurgical imprimé en 3D.

Même enthousiasme chez Lyne Dubois, vice-présidente chez Investissement Québec – CRIQ (Centre de recherche industrielle du Québec). L’homologation, c’est un peu l’aboutissement, c’est l’étape qui nous donne le feu vert pour faire des implants chez l’humain.

La barre mandibulaire qui a été développée dans le laboratoire de reconstruction anatomique d’Investissement Québec-CRIQCentre de recherche industrielle du Québec est imprimée à partir de la modélisation de la mâchoire du patient et sert de support à l’os de remplacement permettant la reconstruction de la mâchoire.

Ces barres personnalisées imprimées permettront des reconstructions mandibulaires plus précises que les barres non spécifiques qui sont disponibles actuellement sur le marché.

Gaston Bernier, dentiste en oncologie et chercheur clinicien au CHU de Québec.

Gaston Bernier, dentiste en oncologie et chercheur clinicien au CHU de Québec.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Selon le Dr Bernier, l’innovation sera profitable aux patients et facilitera le travail du chirurgien : souvent, il y avait des difficultés de précision qui se traduisent par des visages moins bien reconstruits, plus de douleurs, et des soins postopératoires plus longs.

Développement économique par l’innovation

Plus de 8 millions de dollars ont été investis dans le développement de cette innovation par Investissement Québec – CRIQCentre de recherche industrielle du Québec et le ministère de l’Économie et de l’Innovation. Il a fallu mettre en place le laboratoire, faire l’acquisition des imprimantes et développer le produit en collaboration avec le CHUCentre hospitalier universitaire de Québec.

Lyne Dubois estime que l’investissement en vaut le coup et répond parfaitement au rôle de son organisation qui vise le développement économique par l’innovation de procédés et de produits.

« Là, on est en plein dans l’innovation de produits et on vient révolutionner la pratique médicale en offrant un moyen de réduire les temps d’opération. »

— Une citation de  Lyne Dubois, vice-présidente chez Investissement Québec – CRIQ

Lyne Dubois, vice-présidente chez Investissement Québec – CRIQ, dans le laboratoire de reconstruction anatomique (LARA).

Lyne Dubois, vice-présidente chez Investissement Québec – CRIQ, dans le laboratoire de reconstruction anatomique (LARA).

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Selon Gaston Bernier, l’usage de ces barres imprimées et personnalisées permettra de réduire en moyenne de 1 h 30 le temps d’intervention chirurgicale pour ces opérations complexes qui durent en moyenne une dizaine d’heures. Il pense pouvoir être prêt à utiliser ce dispositif sur un premier patient au CHUCentre hospitalier universitaire de Québec dès février 2022.

Dispositif coûteux… pour l’instant

Chaque année dans la province, environ 70 personnes atteintes de cancer de la bouche ont besoin d’une reconstruction de la mâchoire et pourraient avoir accès à ce dispositif. Les dispositifs de remplacement qui sont sur le marché se vendent autour de 1000 $, précise le Dr Bernier.

Pour l’instant, la barre imprimée personnalisée coûtera entre 5000 $ et 15 000 $, poursuit-il. Il explique qu’en contrepartie l’innovation apporte beaucoup de gains : plus on va être capables de traiter toute la clientèle au Québec, plus le coût unitaire va être réduit.

Lors de notre visite au laboratoire de reconstruction anatomique, le technicien en recherche et développement Philippe Duguay insère la poudre de titane dans l'imprimante 3D. La poudre sera fusionnée pour fabriquer la barre de titane.

Lors de notre visite au laboratoire de reconstruction anatomique, le technicien en recherche et développement Philippe Duguay insère la poudre de titane dans l’imprimante 3D. La poudre sera fusionnée pour fabriquer la barre de titane.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Pour les partenaires, ce dispositif qui a franchi toutes les étapes vers l’homologation est une porte ouverte à d’autres applications de cette technologie d’impression médicale. Gaston Bernier évoque déjà le développement d’autres dispositifs implantables imprimés.

On a quelques idées, lance-t-il, tout sourire. Les cages spinales pour séparer les vertèbres affaissées sont un exemple de petites pièces qu’on pourrait imprimer sur mesure pour les patients.

Investissement Québec – CRIQCentre de recherche industrielle du Québec est fier d’ouvrir la voie à ces innovations et espère transférer cette expertise à des entrepreneurs québécois qui souhaiteraient développer ces nouveaux marchés et se positionner dans le secteur des sciences de la vie.

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