Nous sommes 35,5 millions d’adultes en France exposés aujourd’hui à des risques sanitaires élevés liés à un manque d’activités physiques. Soit la quasi-totalité : 95 % précisément de la population entre 18 et 65 ans, femmes enceintes et ménopausées exclues. C’est la mise en garde d’une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dévoilée hier.
Aujourd’hui, donc, seuls 5% des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice. Pour mesurer les niveaux d’exposition au manque d’activité physique et les risques associés, l’Anses s’est basée sur deux études qu’elle avait réalisées en février 2016 et juin 2017 (qui excluaient les femmes enceintes et ménopausées). Il ressort de son analyse que les femmes sont plus exposées à un manque d’activité physique. En effet, 70 % d’entre elles sont en deçà de tous les niveaux d’activité identifiés pour être en bonne santé, contre 42 % des hommes.
Concernant la sédentarité, passer plus de 8 heures par jour en position assise expose à un risque pour la santé, relève l’Anses. Il peut s’agir de temps passé devant un écran ou en position assise (par exemple en voiture ou au travail). Les adultes à faible niveau d’études et les moins de 45 ans sont les plus touchés. Globalement, 38 % des adultes sont exposés à plus de huit heures de sédentarité par jour. Un habitant d’une métropole s’expose à deux heures de sédentarité de plus qu’un habitant en zone rurale.
Les risques pour la santé sont multiples : les dangers liés à l’insuffisance d’activité physique et la sédentarité sont notamment un risque accru de maladies d’origine cardiovasculaires, de diabète, de certains cancers. Ils sont d’autant plus élevés que les expositions sont cumulées. Ainsi en France, plus d’un tiers des adultes cumulent un niveau de sédentarité élevé et une activité physique insuffisante, souligne l’Anses. Or ces personnes présentent des taux de mortalité et de morbidité plus élevés. “Ces risques très clairement évitables nécessitent d’actionner certains leviers”, en déduit le Pr Irène Margaritis, cheffe de l’Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses.
Une meilleure prise en compte de la pratique sportive dans les politiques publiques est absolument essentielle pour prévenir les risques sanitaires, estime notamment l’Anses. Si nous voulons éloigner le risque, il faudrait que nous fassions 5 fois par semaine une demi-heure de vélo, 1 à 2 fois par semaine de la natation, et 2 à 3 fois par semaine de la gym ou du yoga. Vous êtes prévenus…
Télétravail et confinement
La sédentarité est aujourd’hui marquée par le temps passé devant les écrans pour le loisir. Or, les deux confinements de 2020 ont augmenté les temps longs sur les tablettes, téléviseurs et téléphones. Cette mauvaise habitude ne semble pas avoir décru depuis. De même, le télétravail a été pointé du doigt comme une source de sédentarité supplémentaire, “mais, souligne la Pr Irène Margaritis, cheffe de l’Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses, l’enjeu n’est pas le télétravail, c’est le confinement ! Parce qu’on peut très bien télétravailler et exercer une activité physique lors de ses pauses. Alors que le confinement a clairement augmenté la sédentarité.“