samedi, 26 février, 2022 à 10:23
Tanger – Les travaux de la 1ère édition du congrès “Healthcare Training & Innovation Conference” se sont ouverts, vendredi soir à la faculté de médecine et de pharmacie de Tanger, en présence d’un parterre d’experts, universitaires, médecins, ingénieurs et de professionnels de santé marocains et étrangers.
Organisé à l’initiative de la Morocco Sim, société marocaine de simulation médicale, en partenariat avec l’Université Abdelmalek Essaâdi, la faculté de médecine et de pharmacie de Tanger et le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tanger-Tétouan-Al-Hoceima, ce congrès, qui se tient du 24 au 26 février, a pour but l’apprentissage des sciences de la santé via la simulation en santé et l’innovation pédagogique.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, a souligné que ce congrès intervient dans un contexte particulier lié au lancement du chantier de la réforme de la santé, voulu par SM le Roi Mohammed VI, notant que ce chantier de refonte du système de santé a réservé une place centrale aux ressources humaines, qui constituent la pierre angulaire de la réussite de toute réforme engagée par son département.
Le ministre a, à cet égard, mis l’accent sur la bonne qualité et la solidité dont jouit la formation du médecin marocain à l’échelle internationale, relevant que le secret de la réussite de cette formation réside dans un dosage équilibré et intelligent entre les connaissances théoriques et pratiques.
“Dans l’environnement pédagogique classique de la formation médicale, l’aisance du geste, que se soit celui du diagnostic ou de soin, s’acquiert par la répétition du geste lui même, qui peut être confrontée à la non disponibilité pour le faire”, a expliqué M. Ait Taleb, ajoutant “dans cette optique, les techniques de la simulation dans le domaine médical, qu’elle soit procédurale ou autre, trouve toute sa signification et sa pertinence”.
Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, a affirmé que l’organisation de ce congrès s’inscrit au centre du débat actuel sur les perspectives de développement des systèmes de santé, à l’aune des mutations technologiques rendues possibles, grâce à l’essor de la digitalisation.
M. Miraoui a souligné que la rénovation des modèles de formation en matière de sciences de la santé et l’amélioration de la pratique médicale, à travers le renforcement continuel des compétences dans ce domaine sont autant de prérequis incontournables pour asseoir le système national de santé sur des bases solides, lui permettant de mieux répondre aux exigences de la qualité et de l’efficience, rappelant que le chantier de généralisation de la couverture médicale, lancé par le Maroc sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, met au coeur de son dispositif de déploiement, entre autres, le développement conséquent de l’offre de santé et son accessibilité élargie à tous.
De ce fait, a-t-il poursuivi, une importance de premier ordre a été accordée à la formation d’un vivier de compétences en effectif et qualité suffisants, répondant aux besoins du pays et fortement imprégnées des méthodes et des innovations technologiques les plus avancées, relevant que le contexte actuel, traversé par des crises sanitaires à fréquence élevée, confère aux questions de la formation des ressources humaines et à l’impulsion de la recherche scientifique et l’innovation dans le domaine de la santé une portée stratégique indéniable.
De son côté, la ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aouatif Hayar, a mis en lumière la stratégie sociale de son département 2021-2026, qui cible les segments vulnérables du pays, notant qu’elle est fondée sur la contribution au renforcement des piliers de l’État social, tel que voulu par SM le Roi Mohammed VI, à même d’assurer une réelle égalité et de valoriser le capital humain du Maroc.
Le ministre, qui intervenait à distance, a rappelé que les principaux piliers de cette politique sont la généralisation de la protection sociale, et la mise en place d’une assistance sociale adéquate aux personnes en situation de précarité, relevant que le pôle social fait partie des mécanismes de consolidation de l’Etat social, le but étant de contribuer à l’amélioration des indicateurs du développement humain et des conditions de vie de la population.
Quant au président de l’Université Abdelmalek Essaâdi, Bouchta El Moumni, il a indiqué que cet événement constitue une occasion pour débattre d’un ensemble de questions à même de développer la pratique médicale au Maroc, à travers le renforcement de l’efficacité des apprenants et l’évaluation de leurs performances, en adoptant la simulation médicale comme mécanisme d’étude et de maîtrise.
M. El Moumni a assuré que le Centre de simulation médicale de Tanger a pu réaliser des résultats importants, à savoir 230 jours de travail, encadrés par une trentaine d’enseignants-chercheurs et spécialistes, avec la participation de 3.300 stagiaires, la réalisation de 310 activités, et le traitement de 62 sujets de recherche, mettant l’accent sur l’importance de la simulation médicale, qui constitue un mécanisme essentiel pour atteindre la sécurité, la qualité et l’efficacité des traitements, ainsi que pour maîtriser les compétences techniques et non techniques.
Il a ainsi souligné l’impératif d’institutionnaliser et développer cette méthodologie et de faire en sorte que le système éducatif dans le domaine de la santé soit en mesure de l’adopter à tous les niveaux, soulignant l’importance de valoriser et développer ce Centre pionnier aux niveaux national et régional, qui s’étend sur une superficie de 600 m2 et comprend 19 salles de formation pédagogique, des mécanismes audiovisuels intelligents et de nombreux équipements pédagogiques.
Pour le président de la Morocco Sim, Mohamed El Mhaoui, ce congrès, premier de son genre au niveau national et continental, s’intéresse à la pédagogie et la formation médicale dans tous ses aspects liés aux sciences de la santé, et vise à démocratiser la formation à travers les nouveaux méthodes et outils pédagogiques.
De nombreux aspects sont traités durant ce congrès, en l’occurrence des séances procédurales, des conférences d’actualisation dans le domaine de la simulation, de la pédagogie active et de l’innovation, et des ateliers de formation pratique pour les étudiants et les médecins résidents, ainsi que des formations spécialisées en chirurgie, réanimation et en pédiatrie, a-t-il précisé, notant qu’une simulation procédurale, une simulation avec retour haptique, une simulation haute-fidélité, une simulation infirmière, une simulation par ultrasons et des serious game, de la ludification pédagogique, de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle sont au menu de cet événement.
Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence notamment du secrétaire général de la wilaya de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, des représentants des conseils régional et communal, des doyens de plusieurs facultés de médecine du Maroc et nombre de responsables et d’acteurs locaux, est également une occasion pour aborder la pédagogie de l’enseignement par simulation, avec une master class.