Mohamed Laqhila, député Modem, ancien président de l’ordre des experts-comptables et le club qu’il a fondé, le Club Ethic Eco ont retrouvé la forme présentielle. Ce lieu de débat libre et ouvert aux décideurs métropolitains abordait à nouveau la question de la santé : « Après deux années de Covid et de pandémie mondiale qui ont bouleversé tant de comportements professionnels et personnels, où en sommes-nous de nos rapports à la santé ? »
Aux au restaurant Les Arcenaulx, le 11 février dernier, les échanges ont réuni autour de Mohamed Laqhila et Colette Weizman, l’actuelle présidente de l’Ordre des experts-comptables Provence Alpes Côte d’Azur, Mohand Sidi Saïd, ancien vice-président de Pfizer à New York et Philippe de Mester, directeur général de l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis janvier 2019.
Mohand Sidi Saïd : Pour une médecine plus chère pour les riches et moins chère pour les pauvres
Mohand Sidi Saïd, ancien vice-président de Pfizer à New York et Philippe De Meester et Mohamed Laqhila, expert comptable et député, fondateur du Club Ethic Eco Photo CA
C’est Mohand Sidi Saïd qui a porté une parole libre. Cet enfant des montagnes de Djurdjura en Algérie qui ne connut l’école qu’à l’âge de 10 ans est devenu vice-président de Pfizer et du syndicat pharmaceutique américain PhRMA. Il a raconté dans un de ses ouvrages « Du Djurdura à Manhattan », paru aux Éditions Prolégomènes, ce parcours étonnant.
Mais surtout, depuis sa retraite en 2005, il aide à l’émergence de jeunes entrepreneurs dans les banlieues (fonds d’investissement social à Mantes-la-Jolie), préside Aix Mécénat, soutient l’association SOS Villages d’Enfants et il porte un regard critique sur notre système de santé notamment dans un ouvrage : « Au secours : notre santé est en péril ! » où il prône une médecine plus chère pour les riches et moins chère pour les pauvres.
Durant le Club Ethic Eco, d’une voix tempérée et sage, il a pointé tranquillement le retard français dans la gestion de la santé, avec une faible attention à la prévention. Il propose de regarder Israël qui considère les soins de prévention comme des soins à part entière et qui a mis en place des unités spécifiques de prévention. « On en est loin » affirme Mohand Sidi Saïd. Le directeur de l’ARS avait beau convoquer « les valeurs et les racines gréco-romaines » il eut bien du mal à justifier une politique française qui court après la maladie. « Notre appareil sanitaire reconnaît Philippe de Meister n’a pas pris en compte la prévention, on a augmenté les crédits » dit-il et il renvoie la balle au corps médical qui ne serait pas encore assez mobilisé sur la question.
« Tous les projets qui sont dans le pipeline nous permettent de dire que dans 10 ans le cancer ne tuera plus »
Mohand Sidi Saïd
Fin connaisseur du système de recherche-développement Mohand Sidi Saïd demeure optimiste ; il souhaite que l’on préserve le financement de la recherche. « La mise au point d’une molécule coûte un milliard » affirme-t-il, il faut la financer. Il appelle à prendre en considération les progrès réalisés : « 20 millions d’Européens survivent à un cancer grâce à notre R & D » dit-il. « Tous les projets qui sont dans le pipeline nous permettent de dire que dans 10 ans le cancer ne tuera plus ».
Club Ethic Eco : trouver une solution mondiale pour la santé
Pour que ces progrès soient partagés, Mohand Sidi Saïd prône une solution mondiale. Face à des acteurs puissants comme son ancienne entreprise, (lorsqu’il prend sa retraite la société réalise 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires avec 150 000 employés), il appelle les ONG, les associations de malades à être plus dynamiques pour l’accès aux soins planétaires. « Il y a urgence à dire stop » affirme le sage berbère.
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