Pénurie de main d’œuvre : l’industrie de… Leave a comment

Contrôle qualité d'ampoules

L’image de l’industrie de santé à dépoussiérer

« Nos usines sont modernes, innovantes, et propres contrairement à l’image qu’on peut avoir de l’industrie en général. Il faut rafraîchir l’image de notre activité », défend Myriam Boczek-Vernusse, responsable des ressources humaines chez Astrea Pharma, un sous-traitant du laboratoire américain Abbott, spécialisé dans la production et le conditionnement de comprimés, situé à Fontaine-lès-Dijon (21). Et pour cause, la réglementation dans le secteur de la santé est plus exigeante en termes de normes de sécurité et d’hygiène. C’est aussi une qualité que les salariés doivent avoir pour travailler dans ce secteur. « Un technicien de maintenance automobile aura plus du mal à travailler dans la santé de par la lourdeur de notre système. Il y a une rigueur nécessaire qui n’est pas aussi poussée que dans l’automobile. C’est aussi pour cela que nous avons du mal à garder nos techniciens », fait valoir Myriam Boczek-Vernusse. Celle-ci se réjouit toutefois de la multiplication des formations sur Dijon avec des écoles d’ingénieurs qui s’installent, telles que l’ESEO, l’ESIREM, ou le SESI, qui proposent des options dans la santé. « Il y a quelques années, les jeunes de l’Esirem s’orientaient tous vers l’aéronautique ou la recherche. Aujourd’hui, certains découvrent qu’il est aussi possible de s’épanouir et de faire carrière  dans la santé avec les métiers de l’informatique et notamment l’intelligence artificielle. » De plus en plus de passerelles sont créées pour proposer une double compétence : ingénieur et santé.

Une baisse des quotas inadaptée au marché

Malgré la présence d’une faculté de pharmacie à Dijon, de nombreuses entreprises du bassin dijonnais peinent à engager des pharmaciens de laboratoire, ceux qui fabriquent entre autres les médicaments. « Nous mettons plusieurs mois pour trouver des candidats et nous sommes obligés d’aller recruter dans d’autres régions ou à l’étranger », confie Myriam Boczek-Vernusse. Cette dernière explique que cette pénurie de main d’œuvre est aussi due à une baisse des quotas dans les facultés de pharmacie qui n’est plus adaptée au marché français. « Nous devons mieux anticiper les besoins des entreprises afin que les écoles soient prêtes à former les futurs candidats d’ici 5 à 10 ans. » Astrea Pharma recrute à des niveaux de Bac +2 ou Bac +3. Par exemple pour des postes de techniciens de laboratoire, ou de contrôle qualité. Or, aujourd’hui, le système éducatif encourage les jeunes à poursuivre leurs études pour être cadre. « Ce n’est pas adapté au marché », déplore Myriam Boczek-Vernusse.

Escape game dans un lycée sur les métiers de l'industrie de la santé

Former en interne : une solution à la pénurie ?

Escape Game dans les lycées, Forum emploi, vidéos de l’activité diffusées sur les réseaux sociaux ou encore sensibilisation des partenaires institutionnels, tels que les conseillers de Pôle Emploi aux métiers de l’industrie de santé, etc… Les ressources humaines des entreprises de la région ne manquent pas d’idées pour recruter. Ne trouvant toutefois pas le nombre suffisant de candidats sur le marché, Astrea Pharma a décidé de les former en interne : « Nous sommes moins sélectifs dans nos profils sur la formation initiale – sauf pour les pharmaciens qui doivent avoir le diplôme – car nous investissons en interne sur un budget de formation, plus ou moins long en fonction des candidats », indique Myriam Boczek-Vernusse. La sélection se fait majoritairement sur le savoir-être du candidat et sa motivation.



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