Comité stratégique université-recherche-santé à Nancy : la preuve par 20 Leave a comment


Photo DR/Facebook Mathieu Klein

L’instance animée par Jean-Yves Le Déault a remis son rapport d’étape à Mathieu Klein. État des lieux et propositions.

Bref retour en arrière. Installé en février 2021, le comité stratégique, après avoir créé quatre commissions – attractivité du site universitaire de Nancy, innovation et développement des entreprises du territoire, relations transfrontalières et internationales et sciences et citoyens –, a posé un diagnostic puis répertorié les forces et les faiblesses du site de Nancy. Nécessaire ? Sans aucun doute. Perspicace ? La réflexion est aussi utile qu’enrichissante. Habile ? Alors qu’il faut s’interroger sur des enjeux à l’échelle de l’Université de Lorraine, vaincre la circonspection et les réticences de sa composante messine persuadée d’être sous-estimée, sous-cotée et victime d’une disparité de moyens, mieux vaudrait, nous semble-t-il, améliorer l’état d’esprit général et aller de l’avant en resserrant la mutualisation des ressources et des compétences.

Se regarder dans le miroir ne veut pas dire qu’on est dans la compétition plus que dans la collaboration mais, pour convaincre les universitaires messins que les deux entités de l’UL portent le même maillot, il y a mieux. Défendre, au-delà des complexités administratives et fonctionnelles, les mêmes couleurs est un point essentiel dont il est capital de tenir compte. Certes Nancy accueille 52 000 étudiants dont 42 000 sont inscrits à l’UL et 3 600 enseignants-chercheurs, certes le dispositif universitaire nancéien possède aussi des campus comme AgroParisTech, Sciences Po Paris et d’autres établissements (École nationale supérieure d’architecture de Nancy, École supérieure d’art et de design, ICN Business School) ainsi que des laboratoires de référence, certes beaucoup de travaux menés à Nancy sont de niveau international mais, pour autant, les valeurs fondatrices de l’Université de Lorraine ne peuvent être oubliées.

Photo DR/Facebook Mathieu Klein

Pour être efficace et remplir son rôle, la fusion ne doit pas se traduire par des juxtapositions ou des doublons mais plutôt par des rationalisations et une offre de formation pluridisciplinaire diversifiée, cohérente et permettant d’anticiper les mutations à venir. C’est le seul moyen d’éviter la concurrence pour viser la performance.

Se maintenir dans le peloton de tête des universités

Revenons au diagnostic établi par le comité stratégique qui a identifié des freins au développement de Nancy et livre en conséquence cette prescription : « Nous ne nous maintiendrons dans le peloton de tête des universités que si nous savons supprimer ces freins. » Sachant que la Région est le partenaire privilégié des universités et l’interlocuteur majeur de l’État, que peut faire la Métropole du Grand Nancy pour jouer un rôle d’accélérateur, d’assembleur et de stratège, comme le préconisent Jean-Yves Le Déault et ses amis, qui concèdent que l’unité entre Nancy et Metz est nécessaire « pour bâtir une grande université et réussir le chantier en cours de l’universitarisation du CHR de Metz-Thionville dans le cadre de l’Université de Lorraine » ? Pour répondre également aux nombreuses questions qui se concentrent autour concernant les relations entre Nancy et Metz ?

Le comité stratégique a identifié le problème. Afin de le résoudre, il ouvrira ce chantier dans les prochains mois, en lien avec le Sillon lorrain, qui a compris la nécessité de coordonner les politiques d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation. Nous y voilà.

Même sans effusion, la fusion est un atout

En attendant de prochaines avancées pour déminer un dossier qui reste sensible, le comité stratégique formule vingt propositions « pour que Nancy se maintienne en haut des classements et soit attractive. Cela parce que nous sommes convaincus qu’il faut soutenir l’acquisition des savoirs, la recherche, l’innovation et le transfert des technologies », peut-on lire dans le document. Si des initiatives pour améliorer la communication sont préconisées, le deuxième train de mesures concerne l’amélioration de la gouvernance, la définition d’une stratégie et l’instauration de rapports confiants entre la Métropole, l’État, l’Université, les autres établissements et les communautés territoriales. En somme, conclut le rapport, « nous proposons des chemins pour rattraper les politiques menées par d’autres métropoles ».

N’en déduisons pas que Nancy est à la traîne. Elle possède déjà, notamment en santé et dans le domaine des matériaux, des secteurs d’excellence qu’il faut renforcer et valoriser. Mais, à partir des grandes directions indiquées par le comité stratégique, il est essentiel de donner du poids et de la cohérence au site nancéien tout en veillant à ne pas oublier les autres. Le défi consiste à hisser encore plus de disciplines au premier rang. Pour y parvenir, le mieux est encore de se souvenir que, même sans effusion, la fusion est un formidable atout.

Les 20 propositions

– Mieux organiser les relations Université-Région. Créer une instance de coordination régionale associant les métropoles.

– Favoriser la mise en réseau des acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur.

– Attirer et soutenir financièrement de jeunes équipes prometteuses.

– Disposer de ressources pour améliorer l’accueil.

– Renforcer la politique de communication interne et externe.

– Mettre en place une coordination de la culture scientifique au niveau de la Métropole, construire un réseau cohérent et favoriser la diffusion des travaux de recherche.

– Mener davantage d’actions en lien avec l’Éducation nationale pour sensibiliser les élèves à la démarche scientifique.

– Impliquer les centres de recherche en matériaux, architecture, robotique, design ou environnement, dans le défilé de la Saint-Nicolas.

– Conforter la recherche participative.

– Répondre à la demande de l’exécutif par la création de groupes de travail ad hoc.

– Organiser une conférence de citoyens à la Métropole du Grand Nancy.

– Demander un soutien accru aux coopérations transfrontalières et à l’apprentissage des langues en prenant exemple sur la stratégie France de la Sarre.

– Conforter les liens universitaires avec le Luxembourg.

– Aider au renforcement des relations internationales et travailler au renforcement de notre réseau d’influence à Bruxelles.

– Consacrer à la recherche et à la vie étudiante deux journées de visite, ainsi qu’à l’innovation et à la création d’entreprises.

– Coordonner les politiques, nationales, régionales et métropolitaines d’innovation et faire converger les politiques publiques de valorisation.

– Améliorer les conditions d’accueil et trancher sur la gouvernance de la technopole.

– Donner un rôle particulier à la Métropole : devenir un terrain expérimental.

– Créer une ligne budgétaire « intervention réactives de structuration de la recherche ou de création d’entreprises ».

– Doubler à long terme les crédits consacrés à l’enseignement supérieur, à la recherche, à la santé, au transfert de technologies d’un million d’euros par an.

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