L’innovation peut régler des problèmes de société, dit le ministre Fitzgibbon Leave a comment

MONTRÉAL — L’innovation n’est pas qu’un concept «pour les riches» visant à créer de la richesse en entreprise, plaide le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon. Avec sa nouvelle stratégie à cet égard, le gouvernement Legault veut démontrer que la recherche peut servir à régler des enjeux de société. 

«Innover, ce n’est pas juste de faire un nouvel avion de Bombardier», nuance le ministre, jeudi, en marge du dévoilement de la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation 2022-2027 (SQRI) 

«Il faut que les gens sentent que ça va les aider aussi, ajoute-t-il. Si on adresse des enjeux sociétaux, je pense qu’on va arriver à faire accepter que de faire de l’innovation, c’est le cœur du développement économique du Québec dans les prochaines années.»

En encourageant l’innovation, Québec veut contribuer à la recherche de solution à des enjeux de société comme le réchauffement climatique, la santé ou le vieillissement de la population. 

M. Fitzgibbon veut aussi que l’appareil gouvernemental innove dans la manière de livrer les services. Il a donné l’exemple du système de santé. «On a les meilleurs thérapeutes. On a de bons médecins, mais le système est un peu déficient.»

Pour accélérer l’innovation sociale, il faudra rendre les institutions plus ouvertes à l’innovation, croit Luc Sirois, directeur général du Conseil de l’innovation du Québec. L’organisme créé par le gouvernement en décembre 2020 est un comité consultatif qui conseille le ministre afin de favoriser l’innovation en entreprise et dans la société. 

«Si on veut accélérer l’impact sur la vie des gens, il faut que les institutions soient ouvertes à être innovantes et à améliorer au quotidien les choses, à adopter de nouvelles technologies.»

Chez Québec solidaire (QS), on juge que la «rhétorique de l’innovation semble bonne sur papier», mais que la stratégie ne convient pas aux besoins des PME, juge sa porte-parole en matière d’économie, Ruba Ghazal. 

«Si le gouvernement de la CAQ veut continuer à obséder sur l’Ontario, qu’il le fasse en s’inspirant des mesures qui aident le monde ordinaire: qu’il hausse le salaire minimum, qu’il instaure un contrôle des loyers et qu’il impose une taxe de 20 % aux investisseurs étrangers qui achètent des propriétés immobilières.» 

Fidèle à cette «obsession» du premier ministre, François Legault, de rattraper l’Ontario, la SQRI contient plusieurs objectifs et comparaisons avec la province voisine. Le gouvernement veut réduire de moitié l’écart de productivité du travail avec l’Ontario dans les entreprises. Cet écart était de 5,8 % en 2019. 

Le gouvernement veut aussi augmenter la part de nouveaux étudiants en science, en technologie, en ingénierie, en mathématique, en informatique au baccalauréat. Cette proportion était de 23 % au Québec, contre 37 % en Ontario lors de la session 2018-2019. 

Lier recherche et entreprises

Le gouvernement alloue donc 2 milliards $ supplémentaires à la nouvelle mouture de la SQRI, ce qui porte son financement à 7,5 milliards $ sur cinq ans. De ce 2 milliards $, 1,3 milliard $ provient de crédits budgétaires, une autre tranche de 600 millions $ sera constituée de capital d’investissement et 75 millions $ proviennent du Plan québécois des infrastructures (PQI).

Avec la nouvelle SQRI, M. Fitzgibbon veut faciliter l’utilisation de la recherche fondamentale par les entreprises. «Le problème du Québec, c’est qu’on est reconnu mondialement pour être bon en recherche fondamentale, estime-t-il. Là où il y avait des lacunes, c’est qu’on n’était pas capable de l’amener au marché. On essaie de corriger cette situation-là.»

Les capitaux nécessaires au lancement d’une entreprise font en sorte qu’il est parfois difficile de trouver des entrepreneurs «prêts à porter le ballon» en commercialisant de la recherche fondamentale, explique M. Sirois. Les engagements financiers du gouvernement sont donc bienvenus, selon lui. «Au début, il faut quand même payer les comptes. Du financement de prédémarrage, du financement de maturation, ça fait toute la différence.»

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