Réconcilier administration et innovation, le défi des agents publics… Leave a comment

“L’innovation et l’administration ne sont plus incompatibles”: lundi, treize projets européens de solutions numériques pour le service public ont été confrontés à l’occasion d’un évènement organisé pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

A la baguette de cet après-midi d’échanges intitulés “Tech for government: pitch session”, le ministère français de la Transformation et de la Fonction publiques avait choisi de mettre les initiatives en compétition.

Sur les treize projets, conçus et défendus par des représentants d’organismes publics ou de ministères de 11 pays de l’UE, seuls sept devaient être retenus en fin de journée pour être présentés in fine aux responsables des administrations nationales des 27 Etats membres.

Pendant plus de deux heures d’un évènement entièrement organisé en ligne, les porteurs de projet ont donc “pitché” leurs solutions pour numériser le service public, non seulement à l’échelon national mais aussi au niveau européen.

“Alors que nos administrations publiques font, dans tous les Etats membres, face aux mêmes défis, à commencer par la transition numérique, mutualisons nos énergies et faisons en sorte de ne pas résoudre 27 fois le même problème”, a ainsi affirmé la ministre Amélie de Montchalin en ouverture de l’évènement.

Un des critères pour départager les treize initiatives résidait d’ailleurs dans leur degré de réplicabilité.

Souvent vantée pour la qualité de son “e-administration”, l’Estonie a eu la lourde tâche de donner le coup d’envoi de la compétition.

Avec son projet Bürokratt, l’Etat balte a esquissé les contours d’un service public accessible par la reconnaissance vocale.

L’Espagne a répliqué avec un écosystème de paiement sécurisé, MiPago Wallet, développé par les administrations publiques.

Même logique de portefeuille pour le voisin portugais, mais cette fois pour les documents d’identité, rassemblés dans une application unique au format numérique. De quoi faciliter les voyages au soleil, comme le suggérait l’île cernée d’eaux turquoises qui servait de fond d’écran au porteur de projet.

La France et la Finlande se sont elles concentrées sur la collecte d’avis auprès des internautes.

Quant à la Belgique, elle a tenté de rendre visibles, par des projections en trois dimensions, l’impact sur l’espace public des décisions de l’administration.

– Le numérique, pas un canal unique –

“Les projets sont très différents, c’est réjouissant de voir que l’innovation et l’administration ne sont plus incompatibles”, s’est félicitée la représentante de la Commission européenne Natalia Aristimuno, l’une des trois membres du jury.

La qualité de la connexion vidéo des porteurs de projet, parfois aléatoire, n’a semble-t-il pas influencé les trois jurés européens au moment de faire leur choix.

Ils ont en effet retenu le projet estonien et surtout l’initiative néerlandaise d’une base de données sur les sous-sols du territoire national, sans tenir compte des difficultés techniques qui ont émaillé les deux présentations.

Celles-ci ont donné du relief au propos liminaire d’Amélie de Montchalin, qui soulignait la nécessité d'”adopter une approche où le numérique n’est qu’un canal d’accès au service public et pas le canal unique”, certaines populations européennes étant encore éloignées du numérique.

A quelques mois des échéances électorales en France, l’évènement avait aussi une dimension politique, pour une ministre qui a fait de la numérisation de l’administration l’une de ses priorités.

Outre l’Estonie et les Pays-Bas, les cinq autres lauréats sont l’Allemagne, la Belgique, la Suède, la Finlande et le Portugal.

Pour les porteurs des sept solutions distinguées lundi soir, la prochaine étape se jouera le 10 février à Strasbourg. A l’occasion d’une réunion du Réseau européen des administrations publiques, ils présenteront leurs projets aux 27 ministres concernés.

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