Comment faire naître les futures pépites tech françaises de la santé mentale ? Leave a comment

Contrairement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, la France ne dispose pas de pépites spécialisées dans la santé mentale. Au point où les entreprises rachètent des start-up étrangères comme l’assurtech Alan avec l’acquisition de l’Américain Jour pour 20 millions d’euros. Ce constat est d’autant plus problématique que le nombre de personnes atteintes de maladies mentales explose, en particulier depuis la pandémie de Covid-19. 

Un consortium public-privé
C’est pour répondre à cette problématique qu’un consortium d’acteurs publics et privés s’est lancé en septembre 2021 à l’occasion de la clôture des Assises de la santé mentale et la psychiatrie. IMPACT rassemble PariSanté Campus, la Fondation Université de Paris, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), France Biotech, l’Alliance pour la Recherche et l’Innovation des Industries de Santé (ARIIS), France Assureurs (anciennement la Fédération Française de l’Assurance), AXA France ainsi que les laboratoires Janssen France, Otsuka et Eisai. Il est soutenu par des partenaires institutionnels et associatifs, tels que le Ministère des Solidarités et de la Santé, la Direction générale des entreprises, le Health Data Hub ou encore France Digitale. 

L’accélérateur présente ce vendredi 21 janvier le nom des 5 lauréats de son premier appel à projets lors duquel il a reçu une cinquantaine de candidatures. Il s’agit de Fedmind, une plateforme d’éducation thérapeutique et de prévention des maladies métaboliques chroniques et des addictions, LITDHOSPI, une solution de recherche de lits d’hospitalisation en psychiatrie, Tricky, un “escape room santé” visant à lutter contre la stigmatisation des maladies mentales, Tech2Heal, une thérapie digitale pour les patients présentant des troubles dépressifs et anxieux, et ResilEyes Therapeutics, une thérapie dédiée aux syndromes psychotraumatiques. 

Un accompagnement de 9 mois
Ces jeunes pousses vont bénéficier d’un accompagnement de 9 mois durant lesquels chaque membre du consortium va apporter “une brique d’expertise“, explique Virginie Lasserre, directrice des affaires externes au sein de Janssen France, à L’Usine Digitale. L’objectif est très clair : “accompagner les start-up dans un déploiement national” et viser le remboursement par l’Assurance maladie lorsque c’est possible. “L’accompagnement est sur-mesure. Nous partons des besoins des start-up“, ajoute-t-elle. 

Au-delà de l’accompagnement classique (mentoring, coaching, connexion écosystème), des modules spécifiques seront mis en place tels que l’optimisation de la collecte des données de santé ainsi que l’analyse de leurs impacts. “Des terrains d’expérimentations” seront également à leur disposition pour tester leurs solutions auprès des patients à travers l’AP-HP, la Fondation Université de Paris et PariSanté Campus. L’accompagnement va également permettre aux start-up de s’acculturer au monde des maladies mentales étant donné que “la majorité des porteurs de projets ne sont pas médecins“, explique Gérard Friedlander, délégué général de la Fondation de l’Université de Paris, à L’Usine Digitale

Former aux enjeux réglementaires
S’agissant d’informations particulièrement sensibles, les sujets liés à la collecte et au partage des données de santé seront abordés et l’ont déjà été “dans l’appel à projets“, raconte Virginie Lasserre. Plus généralement, les jeunes pousses seront formées aux nombreux aspects réglementaires. En revanche, elles sont libres à l’heure actuelle de choisir leur fournisseur de cloud. 

Le chemin est donc encore long pour faire naître des licornes françaises de la santé mentale. Mais les choses commencent doucement à changer : “la France a pris conscience d’un relatif retard et essayer de le combler“. Les enveloppes annoncées lors des Assises de la santé mentale et la psychiatrie en sont la preuve, se réjouit Gérard Friedlander. 

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