Stane Groupe bouscule les codes de la santé pluriprofessionnelle – Le Journal des Entreprises Leave a comment


Tiphanie Perre et Mehdi Djelamani cofondateurs de Stane Groupe.Tiphanie Perre et Mehdi Djelamani cofondateurs de Stane Groupe. — Photo : © Thierry Perre

Ils ont troqué leurs blouses d’ostéopathes contre un costume d’entrepreneur en un claquement de doigts. Ou presque. Tiphanie Perre, 39 ans, et Mehdi Djelamani, 31 ans, alors ostéopathes à leur compte identifient (sans mal) les béances en termes d’offre de soins et se lancent en 2019 dans le montage d’une maison de santé pluriprofessionnelle. Laquelle a été inaugurée à Vénissieux en octobre 2021. Ici, le long du périphérique et à deux pas des enseignes Ikea et Leroy Merlin, les deux associés ont monté un projet de A à Z. Compétences immobilières, ingénierie de la santé, connaissance des enjeux de santé publique, maîtrise d’usage, circuit de la prise en charge des patients, technologies informatiques centrées sur les besoins médicaux des professionnels, connaissance terrain… Ils enfilent casques et casquettes pour mener leur objectif à terme. Avec succès : à Vénissieux, le bassin de population de 67 000 habitants ne comptait que 55 médecins généralistes dont la moitié proche de la retraite. “Au terme de notre centre de plus de 600 m², notre structure accueille 23 professionnels, dont 9 généralistes”, avance Mehdi Djelamani.

La première maison de santé pluriprofessionnelle de Stane Groupe inaugurée à Vénissieux en octobre 2021.La première maison de santé pluriprofessionnelle de Stane Groupe inaugurée à Vénissieux en octobre 2021. – Photo : Stane Groupe

Adeptes de la méthode “work in progress” et dudesign thinking, les deux associés ont d’ailleurs fait évoluer leur modèle économique au fil des mois. La structure initiale baptisée O Santé s’est structurée, et est renommée Stane Groupe. La holding (avec statut de société à mission) porte quatre filiales, Ingénierie, Invest, Services et Lab, couvrant toute la chaîne de valeur de l’offre de soin.

Territoire passé au crible

Les études partent de Stane Ingénierie (CA prévisionnel en 2021-2022 : 1,2 M€) et de ses 10 salariés (économistes architectes, informaticiens, consultants et médecins en santé publique). La société est force de proposition auprès de collectivités, ou répond au contraire à leurs demandes. Une cartographie du territoire précède toute décision de mise en chantier, grâce à l’outil maison Radia développé avec un chercheur du CNRS il y a 18 mois. Radia scanne 25 bases de données françaises (dont l’Insee, CartoSanté et Rezone) et délivre en quelques secondes des informations médicales et de démographies, précisant par exemple la consommation de soins par habitant. Cette approche permet à Stane d’enrichir l’offre de soin du territoire sans la dénaturer, et d’amener de nouveaux professionnels à s’installer en cohérence avec ceux déjà présents.

450 nouvelles structures d’ici 2025

Outre Vénissieux, d’autres maisons de santé sont sorties de terre en France, à Brignais, Lyon Garibaldi ou Marly-le-Roi. Sur un total de 30 millions d’euros d’actifs immobiliers (portés par des promoteurs ou investisseurs privés), Stane Groupe en détient 4 millions en propre et vise 10 millions d’euros dans les trois prochains mois. Objectif “réaliste” pense le dirigeant qui avance 70 projets en cours dans l’Hexagone. Portées par une force cinétique, 450 nouvelles structures de soins pourraient voir le jour en 2025. Parmi elles, un site de dimension XXL dans la région, une “smart city care” de 15 000 m², sorte de petite ville en lien avec un établissement hospitalier et dédiée à la santé et à l’innovation. Le projet comprend aussi des offres de logements pour étudiants, personnes âgées ou soignants ainsi que des crèches et restaurants “santé”.

Hébergement de start-up

La suite de l’aventure reposera aussi sur deux fondamentaux : une implication forte de Stane Groupe dans la résolution des déserts médicaux en France, en lien avec un think tank parisien, Les ateliers Mercure, qui avance des propositions dans ce domaine. Et le déploiement de Stane Lab, à travers l’ouverture de 23 structures réparties dans toutes les régions, des pôles santé où les professionnels du soin pourront être salariés de Stane, accueillant sur place des patients mais aussi des start-up tutorées par les médecins et des experts de l’entrepreneuriat pouvant interagir avec les usagers. “Les patients qui profitent d’un écosystème prévention et les start-up seront connectées avec le milieu médical, testant leurs dispositifs in vivo. Nous allons créer une grande valeur économique autour de la santé”, prophétise le trentenaire.

Levée de fonds

À la tête de 100 % du capital de l’entreprise, les fondateurs se lancent désormais dans une levée de fonds. Celle-ci se veut “modeste”, de moins de 10 millions d’euros avec principalement des investisseurs institutionnels tels que La Banque des Territoires ou Bpifrance, mais aussi quelques investisseurs privés. “Pas question pour nous de lever plus et de devoir carburer pour dégager des rentabilités extrêmes, assume le dirigeant, on souhaite au contraire avancer progressivement”.

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